Fiche Pays – Malawi

Introduction

Après avoir été pendant de nombreuses années sous un régime autoritaire, le Malawi est maintenant  une république présidentielle située en Afrique Australe. Les pouvoirs sont divisés entre plusieurs entités. Le pouvoir exécutif appartient au gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. Par ailleurs c’est un membre du Commonwealth. La devise du Malawi est le Kwacha malawien (ou malawite) depuis 1971. D’un point de vue géographique Ce pays  est bordé à l’est par le Mozambique, au Nord par la Tanzanie et à l’ouest par la Zambie. Son territoire est de 118 484 km² ne comprenant aucune zone côtière, seulement un lac majeur, le lac Malawi situé à l’est qui recouvre 20% du territoire du pays. La densité est de 146,57 habitants/km2. Sa population d’environ 18 million d’habitants est divisée entre de multiples ethnies qui parlent différentes langues. Ce sont les Chewa qui sont majoritaires ; ils parlent le chichewa, la langue officielle du Malawi, ensuite les nyanjas qui parlent une langue éponyme, les tumbukas qui parlent le citumbuka, les yao et les Lomwe. En plus du chichewa l’anglais a aussi été déclaré comme langue officielle du pays dû à leur passé colonial. Le drapeau du Malawi illustre leur histoire ; la bande noire représente les natifs du pays, le rouge, leur lutte pour la liberté et le vert la couleur de la nature. Le soleil quant à lui est le symbole de l’espoir de la liberté du continent africain. La population reste parmi les plus pauvres avec un développement humain encore très bas. L’IDH était de 0,476/1 en 2015. Si l’on détaille ce dernier, la population vie avec environ 300$USD de PIB par habitant. Par ailleurs le taux de mortalité infantile reste élevé. Il était estimé représenté 53% des naissances en 2014 alors que l’espérance de vie est d’environ 60 ans. La population est donc majoritairement jeune même si des progrès sont à déployer.

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Evaluation du risque politique

En 1891 le Malawi est d’abord sous le protectorat des Britanniques sous la British Central Africa, le pays prend le nom de Nyassaland en 1907,en 1953 les Britanniques décident de constituer la fédération de Rhodésie ( qui est actuellement le Zimbabwe) et du Nyassaland ; à cette époque le Dr Hastings Banda revient au Nyassaland, en 1958, il est contre cette fédération  et va mener la lutte pour l’indépendance, son parti le Malawi Congress Party (MCP) gagne les élections de 1961, la Grande-Bretagne va donc accorder la séparation du Nyassaland et de la Rhodésie . Quelques années après le pays accède à l’autonomie en 1963 suite à ça le pays reçoit l’indépendance le 6 juillet 1964 (fête nationale) sous le nom de Malawi.

Le pays adhère au Commonwealth dont il fait toujours partie aujourd’hui. Malheureusement suite à cette indépendance le pays tombe sous une dictature pendant 30 ans sous la coupe de Hastings Banda qui radicalise de plus en plus ses idées, il crée une constitution avec un parti unique pourtant élue plus ou moins démocratiquement en 1966, il se déclare « président à vie » avec le soutien de sa milice en 1971, lui et son parti ont tous les pouvoirs, il crée des liens avec les pays sous domination blanche telle que l’Afrique du Sud, il refuse de condamné l’apartheid et l’Afrique du Sud va financer la construction de la nouvelle capitale, Lilongwe, inaugurée en 1975, et celle d’une nouvelle voie ferrée qui aboutit à Nacala, au Mozambique, lui aussi sous domination blanche, à l’époque c’est encore une colonie portugaise.

En 1975 la politique du pays se durcit encore le chef d’État élimine ou exil les opposants à son régime en 1990 Amnesty International dénoncent notamment les tortures infligées aux prisonniers. Sous la pression internationale en 1993  Hastings Banda réinstaure le multipartisme et en 1994 Bakili Muluzi président de l’United Democratic Front (UDF) est élue, c’est la fin de la dictature le pays accède petit à petit à la démocratie cependant le pouvoir est encore largement corrompu. Par exemple en 2002, le pays affronte sa plus grave crise alimentaire depuis 40 ans, un vague de sècheresse ravage le pays, mais la mauvaise gestion du cette crise et la corruption du pays aggrave celle-ci. Bakili Muluzi brigua 2 mandats, en 2004 les troisièmes élections (législatives et présidentielles) démocratiques après le départ du Dr. Banda en 1994 ont lieu, Bingu wa Mutharika le candidat désigné par Muluzi pour lui succédé est élu, mais les résultats sont contestés et cela provoque des émeutes. Mutharika lutte contre la corruption, fait de nombreuse reforme notamment pour les finances et l’économie du pays le président meurt le 6 avril 2012, la vice-présidente Joyce Banda assure la présidence du Malawi jusqu’aux prochaines élections en 2014, conformément à la Constitution. Sous les présidences successives de B.Muluzi, B.Mutharika et de Mme Joyce Banda, le pays traverse vingt ans de vie politique mouvementée, où les institutions sont globalement respectées, sans avoir cependant encore connu de véritable alternance démocratique.

Quand le pays accède à la démocratie en 1994 il s’est ouvert au niveau mondial et régional, cependant le Malawi a toujours eu des relations plutôt bonnes avec ses voisins. Le pays connait tout de même des différends avec la Tanzanie au sujet des eaux du lac Malawi. Celles-ci ont été aggravées par la garantie d’une licence d’exploitation des eaux du lac Malawi aux Britanniques dans le but de trouver du pétrole. Par ailleurs le pays manque d’autonomie, il bénéficie d’une importante aide internationale qui représente 40% de son budget et le rend par conséquent dépendant. À cause de la corruption le Malawi a rencontré des problèmes avec ces aides internationales dans les années 2000. Leurs principaux bailleurs sont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union européenne et les organismes tels que le FMI ou la Banque Mondiale. Mais la nouvelle Présidente Madame Banda rétablit les relations dégradées avec l’extérieur et notamment les pays susceptibles de leur apporter de l’aide elle entame une série de visites officielles aux États-Unis, au FMI et à la Banque Mondiale, à Londres et à Bruxelles. Elle prend des mesures courageuses pour redresser l’économie (dévaluation du kwacha de 49% en mai 2012, fluctuation du cours, dérégulation des prix de l’eau et de l’électricité, budget d’austérité).

La présidente a également renforcé la démocratie en créant encore plus de liberté, elle fait abroger des lois limitant les libertés d’expression, la liberté de la presse, et la pénalisation de l’homosexualité, elle rompt avec cette tradition politique avec lequel le pays a grandi, la dictature, elle supprime le culte de la personnalité encore bien présent dans le pays malgré la démocratie établit depuis 1994. Elle lutte également contre la corruption qui a d’ailleurs causé la dissolution de tout le gouvernement. Madame Banda rétablit donc de bonne relation avec les organismes internationaux, en janvier 2013  Christine Lagarde, Directrice du FMI, a été rendre visite à la présidente pour lui montrer son soutien. Le Malawi fait face à de nombreux défis quant aux réfugiés. Il est estimé qu’en 2016 il y avait plus de 30 000 personnes qui sont venus chercher asile au Malawi avec un nombre 5 444 en provenance de la République Démocratique du Congo.

Pour la plupart ils ont quitté leur pays dans le but de fuir l’insécurité. La population de réfugiés se répartit dans deux camps. La grande difficulté consiste à donner assez de nourriture pour vivre sachant que le camp de réfugiés de Dzaleka a été concu pour abriter 9000 personnes et est aujourd’hui l’asile de pas moins de 28 000 personnes. Le retour en 2013 de la rébellion entre le pouvoir et la Renamo a entrainé un afflu de Mozambicains a engendré des flux importants de déplacement de la population. En Mars 2016, c’était environ 250 habitants du Mozambique qui entraient le territoire Malawi pour échapper aux combats. En plus des mouvements de population venus de l’extérieur, le Malawi connait aussi des déplacements de population dus notamment aux inondations. En 2016, 8 463 personnes ont été déplacées pour cette raison.

Dernièrement le pays a connu des difficultés. A cause du manque d’éducation, le Malawi fait face à de multiples croyances qui opposent la population. Les croyances en la sorcellerie sont très rependues dans les régions rurales. Des rumeurs de vampirisme se démocratisent engendrant des tensions au sein de la population qui sont allées jusqu’au lynchage de 7 personnes qui étaient accusées d’être des vampires. En plus d’être négatif pour la population cela a aussi des conséquences sur l’aide extérieure apportée au Pays. En effet les Nations Unis ont déplacé leur personnel et suspendu certains de leurs programmes à cause du danger présent dans certains districts.

Evaluation des risques économiques et financiers

En 2016 le PIB du Malawi était de 5,442 milliards de dollars, la 166ème place mondiale soit un PIB/habitant de 301 USD. Son taux de croissance s’élevait à 2,5%, le pays avait un taux d’inflation de 21,7% en 2016. Son déficit budgétaire représentait 4% de son PIB et sa balance commerciale quant à elle était négative, elle s’élevait à -11,93% du PIB

En 2013, 64,1% de la force de travail était située dans le secteur agricole, 29,2% dans les services et 6,7% dans le secteur industriel. Il est estimé que l’agriculture représente 30% du PIB. Ce sont principalement la culture du tabac, sucre de canne, mais, thé, etc. L’industrie quant à elle avec le tabac, bien de consommations, produits de scierie, etc compte pour 17,5% du PIB. Pour finir les services s’élèvent à 50,5 du PIB. Ainsi, le taux d’urbanisation n’était que de 17 % en 2007. Le maïs constitue l’alimentation de base de la population, les cours d’eau et le lac Malawi fournissant du poisson (60 000 tonnes en 2005) tandis que l’élevage reste peu important. Les principales cultures offrant des débouchés commerciaux sont le tabac, le thé et la canne à sucre – le Malawi est le deuxième producteur africain de tabac (après le Zimbabwe) et de thé (après le Kenya).

Le sous-sol ne recèle pratiquement aucune ressource minière. La balance commerciale est régulièrement déficitaire. L’ex-président Banda a développé les relations économiques avec l’Afrique du Sud, qui est maintenant devenu le principal fournisseur du Malawi avec 20,2% des importations du Malawi devant la Chine et L’inde qui représentent respectivement 13,8% et 10,8%. La dette extérieure s’est accrue de manière préoccupante, allant jusqu’à 1,9 milliard de dollars en 2016 ; les exportations étaient de 1.277 milliard de dollars contre 2,578 milliards pour les importations qui proviennent en grande partie du Zimbabwe, Mozambique, Belgique et Afrique du Sud.

Aujourd’hui  Le Malawi fait partie des 5 nations les plus pauvres du monde. Malgré le grand potentiel du pays, la force de travail de 7 millions est toujours concentrée sur l’agriculture. Si bien que la moitié de la population se situe sous le seuil de pauvreté. Le tourisme reste très peu développé dû à son manque d’infrastructures. Le pays souffre de handicaps structurels qui limitent le développement de nouvelles activités : enclavement, faiblesse des infrastructures, marché local restreint, forte concurrence des principaux partenaires commerciaux de la région (notamment de l’Afrique du Sud). De plus le pays est rongé par la corruption quand 40% du revenu du Malawi provient on sait que  plus de la moitié est détournée. La Chine est un des pays à avoir compris l’entendue du potentiel du pays. C’est pour cette raison qu’elle aide et investit beaucoup : autoroutes, hôpitaux, grand stade, exploitations industrielles liées aux récoltes agricoles.

Evaluation des risques géographiques et sanitaires

Risques géologiques

 Le Malawi fait face à de nombreux risques géologiques. Tout d’abord le réchauffement/ changement climatique a des effets négatif pour le pays. Il souffre d’une hausse des températures ainsi que d’une évolution des précipitations habituelles. Dans les années à venir, la pluie devrait s’intensifier et se transformer en trombes d’eau ce qui contribuerait ainsi à de nombreuses inondations par ailleurs les périodes sèches vont devenir plus longues. L’activité géologique la plus intense se trouve vers la vallée du Rift, le long du lac Nyassa. Le climat tropical du Malawi est très chaud et très humide en saison de pluie. Le manque d’infrastructures empêche l’évacuation de l’eau de pluie ce qui cause beaucoup de dégâts. Les Malawi sont d’autant plus vulnérables au changement climatique du fait de croissance rapide de la population, déforestation et de l’érosion du sol très étendue. La déforestation a des effets tragiques sur le pays. C’est en majorité des personnes qui coupent les arbres en toute illégalité pour subvenir aux besoins en charbon (97% des foyers Malais dépendent du charbon pour cuisiner ou chauffer). Les terres sont donc dégradées par une mauvaise utilisation des techniques agricoles et industrielles.  Elles entrainent une importante pollution  dues aux vidanges,

Le pays est également régulièrement sujet aux tremblements de terre. Il se trouve sur une zone d’activité sismique de force 3. Depuis le début de l’année 2017, il a été frappé par 67 tremblements de terre, le plus puissant ayant été de magnitude 6,6.

Risques sanitaires et épidermiques 

Tout d’abord le sida très présent c’est la 1ere cause de mortalité au Malawi, selon l’UNAIDS (agence des Nations unies de lutte contre le sida), 13% de la population adulte entre 15 et 49 ans est atteinte soit une personne sur 10. En 2016, 24 000 personnes sont mortes à cause du Sida. Il  y a également la présence de rage animale, de nombreux cas de paludisme, et de choléra sur le territoire dus au climat humide du pays qui crée des flaques d’eau stagnante ce qui favorise la propagation du choléra. La trypanosomiase ou maladie du sommeil est également présente dans huit districts (chikwawa, kasungu, manchinga, mangochi, mulanje, nhotakota, ntchisi, rumphi) rependus par les piqures des mouches tsé-tsé, les symptômes sont multiples (fièvre, maux de tête, démangeaison, trouble du sommeil, état de confusion) et si n’elle n’est pas soignée à temps c’est une maladie mortelle. Par ailleurs les problèmes de nourriture sont très courants et en 2014, 16,7% des enfants en dessous de 5 ans souffraient de sous-nutrition.

Le Malawi comme beaucoup de pays d’Afrique a un accès aux soins limités, mais il existe de plus en plus d’associations qui interviennent, tel que Brithing Project USA au Malawi qui depuis plusieurs années vient en aide aux femmes pour qu’elle puisse accoucher dans  les conditions les plus favorables possible. Les nouvelles technologies elles aussi viennent en aide à la population. Des drones sont maintenant utilisés pour procurer des services de santé à des enfants qui se trouvent dans des villages excentrés. Instauré par l’UNICEF, le but de cette pratique est de transporter des tests médicaux et des échantillons de sang des cliniques rurales aux laboratoires pour dépister le Sida chez les enfants.

Evaluation du hard power

Pouvoir militaire

Au court de l’année 2016 les dépenses militaires du Malawi s’élevaient à 39,6 million de dollars, cela représentait environ 0,61% du PIB.  Ses forces armées avaient un effectif d’environ 6 800 personnes en 2015. Le pouvoir militaire se divise en plusieurs branches : la première est les forces de défenses puis l’armée est composée de l’unité marine et de l’escadre aérienne.

Le pouvoir militaire du Malawi est assuré par the Malawi Bihin Force, c’est une organisation d’état militaire, qui défend le Malawi. À l’origine c’est les Anglais qui ont formé cette unité avant l’indépendance en 1964.Organiser sous l’organisation du ministre de la Défense. Ils ont été aussi entrainés par les États-Unis. En 1993 l’armée a joué un rôle important dans la chute de la dictature de Dr Hastings Banda. L’armée a cette époque-là, a détruit une branche paramilitaire qu’avait créée le dictateur. Cela prouve que l’armée du Malawi n’a pas d’aspiration pro personnelle, elle est indépendante. Elle prône la démocratie en Afrique cela est  important, car c’est un continent qui a beaucoup de coup d’État militaire. Le 5 avril 2012 lorsque le président Bingu Wa Mutahrika meurt, des rumeurs circule y aurait une tentative d’empêcher la vise présidente Joyce Banda d’accéder au pouvoir comme l’indique la constitution et donc l’armée a fait en sorte que la constitution soit respectée et ils ont mis en place une sécurité rapprochée autour de Madame Banda lors de l’annonce du décès du président. Ce professionnalisme a fait en sorte que la transition du pouvoir se fasse de façon pacifiste. L’armée du Malawi est donc réputée pour son maintien de la paix.

Technologie et innovation

Malgré le fait que le Malawi soit un des pays les plus pauvres au monde, il consacre tout de même 1% de son PIB en recherche et développement ce qui est un des plus importants ratios en Afrique. Le gouvernement du Malawi a récemment commencé à réformer son système de gestion financière et a mis en place une série d’incitations fiscales dans le but d’attirer des investisseurs étrangers. Le centre d’investissement et de commerce du Malawi a créé un portfolio d’investissements qui couvre les principaux secteurs de croissance incluant de nombreux projets d’innovations.

De nombreux programmes ont été mis en place au Malawi pour améliorer les conditions de vie, l’éducation, infrastructures, etc. Par exemple l’association britannique Voluntary Service Overseas ainsi que Onebillion utilisent la technologie pour enseigner les mathématiques, l’anglais et le langage local dans les écoles. À cause des effectifs importants, il est difficile de contrôler le travail de chacun c’est pour cette raison que les enfants utilisent des tablettes. Grâce à celles-ci les professeurs peuvent gérer les progrès des enfants, tout en modifiant et améliorant les leçons.

Par ailleurs un programme de recherche sur l’accès des communautés aux débouchés commerciaux a été mis en place en avril 1998. Les objectifs étaient :

  • Des recommandations afin d’améliorer l’accès des communautés aux débouchés commerciaux dans les régions isolées
  • De mettre en place des solutions institutionnelles durables
  • Puis de lutter contre la pauvreté notamment dans les zones rurales

Des enquêtes ont montré que le mauvais état des routes, le manque de transports, l’absence d’informations sur les marchés (la mauvaise infrastructure) pour les zones rurales (exemple chitipa, Nsanje, Mangochi..) sont les facteurs majeurs qui expliquent les obstacles principaux  l’accès aux débouchés économiques. Ce qui explique cette insuffisance du réseau routier et tout d’abord le manque d’entretien, mais également le changement des politiques gouvernementales. Une stratégie a été mise en œuvre afin de pouvoir lutter contre la pauvreté et permettre le développement ainsi que la croissance au Malawi. On l’appelle le MGDS (Malawi Growth and Development Strategy= stratégie de croissance et de développement du Malawi)

Evaluation du soft power

Le Malawi a une influence culturelle que très limitée dans le monde. Sa plus grande force culturelle est basée sur la multitude d’ethnies qui le compose ainsi que la place de la musique dans le pays. Par ailleurs l’influence ne s’applique que dans les pays voisins.

Le Malawi étant l’un des 20 pays les moins développés du monde, de nombreuses ONG agissent sur le territoire notamment pour défendre le droit des enfants ou encore pour lutter contre le SIDA qui ravage le pays. Aujourd’hui au Malawi le niveau de vie est très faible, les enfants vivent dans des conditions plus que précaires, même si la règlementation du travail pour les enfants est présente au Malawi, légalement un enfant ne peut pas travailler avant 14ans, mais l’école primaire étant non obligatoire et ayant une économie tournée essentiellement vers l’agriculture de nombreux enfants se retrouvent à travailler avant cet âge. Ce qui engendre d’autres dérives, ils encourent les risques liés à la prostitution, la discrimination, la maltraitance, etc. Le Malawi gagne cependant en notoriété grâce aux actions de personnages publiques. Récemment Madonna a choisi d’adopter des enfants venant du Malawi. Des telles actions mettent le pays sous les projecteurs et lui donnent un regain de popularité qui entraine des aides croissantes dû à la prise de conscience par la population.

Conclusion

En conclusion le Malawi est une jeune démocratie encore imparfaite qui rencontre de nombreux problèmes autant sur le plan politique, économique que social. Ces imperfections limitent son développement et par conséquent son influence ainsi que son attractivité à l’international. Le Malawi rencontre beaucoup de problèmes. Tout d’abord des problèmes d’ordre médical comme la lutte contre les maladies infectieuses telles que le Sida ou encore des problèmes au niveau alimentaires. Par ailleurs l’explosion démographique du pays et l’éducation déficitaire joue aussi un rôle important dans le problème de développement. Cependant depuis l’arrivée au pouvoir de la vice-présidente Mme Banda le pays s’ouvre plus et acquiert de nouvelles libertés. Un vrai combat est notamment mené contre la corruption il y a 5 jours, le 30 janvier 2014 le plus grand procès pour une affaire corruption a commencé, c’est le « cashgate », 68 personnes proches du gouvernement ou du gouvernement sont impliquées, entre 20 et 100 millions de dollars (estimation compliquée dans ces cas-là) aurait était détourné cet argent provenait essentiellement des aides internationales, c’est le plus gros scandale qu’a connu le Malawi, les pays bailleurs du Malawi avait bloqué leur versement ce qui fragilisa encore un peu plus le pays. Ce procès est donc fortement attendu non seulement par le pays, mais aussi pour les organismes internationaux. Le Malawi est donc en passe aujourd’hui de régler ses problèmes petit à petit.

Forces

Faiblesses

Diversité ethnique

Nombreuses aides internationales

Population jeune

Le lac Malawi et ses ressources

Armée indépendante œuvrant pour la liberté du pays

Potentiel agricole

Pauvreté

Développement faible

Risque sismique

Détérioration de l’environnement

Risques sanitaires (Sida) et épidémiques

Corruption

Espérance de vie moyenne

Risques géologiques (sismiques, inondations, etc.)

Conflits internes (vampirisme)

Opportunités

Menaces

Aide internationale importante (ONG, FMI, banque mondiale, etc)

Membre du Commonwealth

Investissements du gouvernement

Conflits à propos du lac Malawi

Dépendance des aides internationales

Concurrence accrue avec les autres pays de la région

Changement climatique

Augmentation du nombre de réfugiés

Sources

Federman, J. (2017). 10 Important Facts to Know About Refugees in Malawi. The Borgen Project. https://borgenproject.org/facts-about-refugees-in-malawi/

Gibson, M. (2016). Challenges Abound for Refugees in Malawi. World Food Programme. https://www.wfp.org/stories/shortfalls-threaten-malawi%E2%80%99s-growing-refugee-population

McNeish, H. (2016). Malawi looks to drones to bolster healthcare in remote communities | Hannah McNeish. The Guardian. https://www.theguardian.com/global-development/2016/mar/28/malawi-turns-to-drones-to-bolster-child-healthcare-in-remote-communities].

Perspective.usherbrooke.ca. (2017). Malawi – Balance commerciale (% du PIB) | Statistiques. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=7&codeStat=NE.RSB.GNFS.Z&codePays=MWI&codeTheme2=1&codeStat2=x&langue=fr

Reytar, K. (2017). Malawi Turns a Corner on Solving Its Deforestation Crisis | World Resources Institute. World Resources Institute. http://www.wri.org/blog/2017/07/malawi-turns-corner-solving-its-deforestation-crisis

Simmons, D. (2016). Tech helps to teach Malawi’s children. BBC News. http://www.bbc.com/news/av/technology-36024060/the-technology-helping-to-teach-malawi-s-children

Sismique.zone. (2017). Tremblements de terre Malawi aujourd’hui, historiques et cartes. https://sismique.zone/malawi

Stoddard, E. (2017). Vampire scare prompts U.N. pullout from southern Malawi.] Reuters. https://www.reuters.com/article/us-malawi-un-vampires/vampire-scare-prompts-u-n-pullout-from-southern-malawi-idUSKBN1CE25E

The Guardian. (2016). Fleeing fighting in Mozambique, refugees find shelter in Malawi – in pictures. https://www.theguardian.com/global-development/gallery/2016/apr/26/fleeing-fighting-in-mozambique-refugees-find-shelter-in-malawi-in-pictures

Tradingeconomics.com. (2017). Armed forces personnel – total in Malawi. https://tradingeconomics.com/malawi/armed-forces-personnel-total-wb-data.html

UNESCO. (2017). UNESCO maps research and innovation in Malawi. https://en.unesco.org/news/unesco-maps-research-and-innovation-malawi

Wikipedia. (2017). Malawi. https://en.wikipedia.org/wiki/Malawi

Fiche Think Tank : La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE)

« La communauté d’Afrique de l’Est » est une institution politique et économique qui est composée de 5 pays : Le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, Le Burundi et le Rwanda. Après la ratification au traité le 30 novembre 1999, le traité de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) rentre en vigueur le 7 juillet 2000. L’objectif principal de l’Institution africaine est d’approfondir et d’élargir la coopération et l’intégration politique, économique, et sociale entre les 5 Etats. Sur le modèle de l’Union européenne, cette communauté vise à créer un marché économique commun et une monnaie unique. « L’Afrique, aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée, sans lien avec le reste du monde ; c’est le pays de l’or, replié sur lui-même, le pays de l’enfance qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit »[1] écrit Hegel au début du 19ième siècle qui marque la transition entre la fin de l’esclavage dans certains pays et le début de la colonisation. Désormais, les Etats africains sont très récents et rencontrent de nombreuses difficultés économiques, politiques et sociales. La conception historique et philosophique d’Hegel est très partisane et ne décrit pas la réalité du continent africain. Ce qui fait qu’elle a encore de l’actualité tient dans la question du développement de l’Afrique et de ses obstacles. Il ne s’agit de se demander s’il y a une essence de l’Afrique ou un Esprit africain déterminé et voué à l’échec. Au contraire, il faut tenir compte de la réalité géopolitique de l’Afrique de l’Est, de sa place actuelle dans la scène internationale pour étudier la faisabilité des projets et objectifs de la CAE. L’Europe a mis des siècles à construire les conditions nécessaires pour créer une Union politique et économique aboutie. Elle a su dépasser les nombreux antagonismes qui ont failli causer sa perte. Elle s’est aussi construite autour d’une communauté solidaire d’Etats forts qui partagent des valeurs communes, et des intérêts communs. Considérant l’histoire récente d’Etats comme le Rwanda et le Burundi, considérant encore le déplacement et la diffusion du problème ethnique en Afrique de l’est, les objectifs liés au projet d’intégration et de coopération de la CAE peuvent-ils être atteints ? Remettre en cause la possibilité pour cette région d’atteindre effectivement l’intégration économique, politique et même monétaire, c’est aussi étudier la situation de cette région, sa spécificité et ses différentes caractéristiques. Le Rwanda et le Burundi sont devenus des Etats- membres de la CAE le 1ier juillet 2007[2]. Le Rwanda, mais aussi le Burundi dans de moindres mesures ont exporté leurs problèmes ethniques internes dans l’ensemble de l’Afrique de l’Est. La recherche de stabilité a souvent entraîné l’Etat rwandais à prévenir militairement les menaces extérieures en occupant une partie du Congo : Le Rwanda et l’Ouganda étaient alliés durant les guerres du Congo de 1996 à 2000, ils se sont pourtant affrontés durant la « Guerre de 6 jours » du 5 au 10 juin 2000. Il s’agissait véritablement d’une guerre de leadership pour contrôler la République Démocratique du Congo. Même si cette guerre est courte, même si elle est finie depuis 13 ans, on peut se demander si le Rwanda et l’Ouganda sont capables de s’unir et de mettre de côté leur aspiration hégémonique régionale. Plus récemment, il faut noter l’échec de l’union monétaire en 2012 où les Etats de la communauté n’ont pas pu créer une monnaie unique pour des raisons fonctionnelles et matérielles. Cet échec est dû au manque d’uniformisation des systèmes bancaires nationaux.

Le projet de la CAE est très ambitieux puisqu’il prévoit en même temps de nombreux volets. L’Union douanière s’accompagne de nombreux projets de construction d’infrastructures entre les capitales des Etats membres. Ces derniers visent à développer les échanges, ainsi stimuler la croissance et développer l’emploi. La stratégie de la CAE est celle de l’élargissement de la zone de libre- échange. La Somalie et le Sud- Soudan souhaitent intégrer la communauté. Ces derniers peuvent être un avantage substantiel compte tenu des ressources dont ils disposent comme le pétrole. Ces pays présentent un certain nombre de difficultés en politiques internes. Ils risquent même d’être en conflit parce qu’ils sont en compétition pour des ressources énergétiques.

Au niveau des tensions internes à l’intérieur des pays membres, on peut citer les problèmes de sécurité au Kenya[3] et la menace démographique au Rwanda et au Burundi. Le 21 septembre 2013, des terroristes somaliens et islamistes « Shebab » attaque le Westgate. L’armée met quatre jours pour neutraliser les terroristes. Avec des frontières qui sont sensés disparaitre à l’intérieur de l’Afrique de l’Est, on comprend que ce type d’évènement fragilise individuellement chaque Etat qui n’aura pas d’Armée régionale. La menace contre la région est d’autant plus grande si l’on considère les différents rebelles de l’Armée du seigneur, des Maï Maï, etc. Même si le FDLR (Front de Libération Rwandaise) et le M23 ont été neutralisés, aucun Etat d’Afrique de l’est n’est suffisamment puissant pour contenir des ennemis qui pourraient traverser les frontières plus facilement.

La population rwandaise s’élève à 12 millions d’habitants pour un tout petit territoire. Le développement démographique futur sera important dans les décennies à venir. D’après le HCR, il y a plus de 100 000 réfugiés dans les pays voisins du Rwanda.[4] Ce dernier rencontre des difficultés dans la création d’emploi et souffre relativement du chômage. Dans ces conditions, on peut se demander si l’intégration socio- politique est possible au niveau de la CAE. La pression démographique et la question de l’intégration des ressortissants rwandais se posent désormais à la région Est de l’Afrique. Ces deux problèmes peuvent ralentir les projets de la CAE.

L’Ouganda et le Rwandais ne sont pas uniquement des lacunes pour la CAE, au contraire, si ces Etats s’entendent sur la question du leadership politique et économique, de la même façon que l’Allemagne et la France, ils peuvent rapprocher la région de ses rêves d’intégration et de coopération. Ces deux Etats restent des PED[5], cependant ils ont les mêmes ambitions que les 4 dragons asiatiques.[6] Si l’industrialisation n’est pas aussi intense, on peut constater un peu moins de 20 ans après le génocide une forte expansion de la capitale, mais encore la forte croissance du secteur bancaire, du tourisme, et du BTP. Le Rwanda et l’Ouganda enregistre respectivement en 2012 une croissance de 8 et 8,2%.[7] Ils peuvent stimuler mutuellement leur croissance grâce à la mise en commun de leurs marchés et espérer atteindre une croissance à deux chiffres.

Il faut prendre en compte un obstacle à l’intégration politique et économique de l’Afrique de l’Est. Il s’agit d’un bloc régional très hétérogène. Les pays membres de la CAE n’ont pas les mêmes caractéristiques économiques : Le Rwanda et le Burundi enregistrent les moins bons résultats : Le Burundi a même une faible croissance de 1 % et reste encore très pauvre comparé à l’Ouganda et au Kenya. Le Kenya produit 30 fois plus que le Burundi. De telles disparités doivent être prises en compte pour se demander si les Etats membres de la CAE peuvent véritablement s’unir ou plutôt devenir des adversaires.

L’intégration européenne fut longue. Elle est loin d’être aboutie. La CAE doit continuer d’uniformiser sa zone. Si l’on compare cette région économique avec d’autres, on remarque qu’elle reste encore en retrait vis-à-vis de l’intégration : Il suffit d’observer l’indice d’intégration sur ce continent.

 

On remarque une évolution de l’indice d’intégration de 1994 à 1999, il est certainement plus important durant les années 2000 puisque c’est le moment réel du projet de suppression des barrières douanières et celui de l’élargissement. Le niveau d’intégration de la CAE reste bien plus faible que celui des autres régions. On peut dire en conclusion que si les membres de la CAE présentent un certain nombre d’atouts et portent en eux la volonté de s’unir, la communauté se confronte à un certain nombre d’obstacles : L’échec de l’union monétaire de 2012 traduit le mieux ces difficultés politiques.

Les mots clés de la Thèse : « Intégration », « Hétérogénéité », « Obstacles », « Adversaires », « Leadership ».

 

Bibliographie.

 

Sitographie

Site Institutionnel.

–          http://www.unhcr.fr/pages/4aae621d571.html : 12/12/13

–          http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG

–          http://www.eac.int/

–          http://www.wcoomd.org/fr/about-us/partners/~/media/0CF174AC1E654AB589B0B22D81E3863C.ashx

–          http://www.oecd.org/investment/investmentfordevelopment/41775895.pdf

Média.

–          http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130924.OBS8267/kenya-retour-sur-4-jours-de-prise-d-otages.html

Diplomatie et géopolitique.

–          http://www.diploweb.com/-Afrique-M-O-.html

–          http://www.malango-ocean-indien.fr/instances_internationales/communaute_est_africaine_eac.htm

Ouvrage

Philosophie de l’Histoire.

HEGEL Georg Whilem Friedrich, La Raison dans l’histoire, Edition 10/18, Département d’Univers de Poche, Trad. K. Papaioannou, 1965.

Matthieu Remonnay, Promotion Master 2 Relations Internationales « Expertise Internationale », Université Jean Moulin 3.


[1] HEGEL Georg Whilem Friedrich, La Raison dans l’histoire, Edition 10/18, Département d’Univers de Poche, Trad. K. Papaioannou, 1965.

[5] Pays en Développement.

[6] Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Taïwan.

Fiche Pays – Kenya

Introduction

• Forme de l’Etat : République du Kenya
• Capitale : Nairobi
• Langues officielles : swahili, anglais (une quarantaine de langues non officielles)
• Les ethnies : 70 groupes tribaux issus de trois groupes ethniques différents : bantoue (Kikuyu, Luhya, Meru, Embu), nilotique (Maasaï, Luo, Kalenjin, Samburu, Pokot, Turkana), et couchitique (Orma, Somali, Borana).
• IDH : 0,519 – 143ème sur 187 (2011/PNUD)
• Démographie : 42,749 millions (74,11 hab/Km²)
• Indépendance du Royaume-Uni le 12 décembre 1963
• Président : Uhuru Kenyatta
• Vice-président : William Ruto

Le Kenya est un pays d’Afrique de l’Est. Il est limitrophe du Soudan du Sud et de l’Éthiopie au nord, de la Somalie à l’est, de l’Ouganda à l’ouest et de la Tanzanie au sud-ouest. Il est baigné par l’océan Indien au sud-est.

1 – Evaluation du risque politique.

A – La stabilité du gouvernement et des institutions

Le Kenya a su retrouver une certaine stabilité politique après la plus grande crise qu’il ait connu depuis l’indépendance, suite aux élections de 2007. L’accusation de triche du candidat Mwai Kibaki a donné lieux pendant plusieurs mois à d’importantes violences postélectorales. « En l’espace de sept semaines, et en raison de la contestation des résultats, 1.133 personnes ont été victimes d’exécutions, 900 de violences sexuelles, et 350.000 de déplacements forcés. De nombreuses personnes ont également été victimes de destruction de biens », rappelle la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).1, 2
Il a fallu la médiation de Kofi Annan qui a permis le partage du pouvoir entre le président Kibaki et Raila, nommé premier ministre, au sein d’un gouvernement de coalition pour pouvoir ramener le calme.

Depuis, en aout 2010, une nouvelle constitution a été mise en place (la précédente tentative en 2002 s’était soldé par un échec) afin d’affirmer une plus grande séparation des pouvoirs, de renforcer le pouvoir des régions et de garantir la transparence des élections à venir.3 Ceci permettra sans doute de mieux lutter à long terme contre la corruption, mais le danger pourrait être, également à long terme, une tendance séparatiste dans certaines régions – notamment la Vallée du Rift. En effet cette région est la seule à avoir voté majoritairement contre la nouvelle constitution. La région côtière, largement délaissée, est elle aussi menacée de sécession.

L’aspect positif de ces changement s’est largement fait ressentir lors des élections de 2013 se qui sont bien passées, bien que la victoire de Kenyatta ait toutefois été contestée par le rival du président sortant, Odinga, devant la Cour suprême (qui a rejeté cette contestation).

Les institutions du Kenya sont internationalement reconnues, et permettent un véritable dialogue avec des partenaires économiques et politiques telles que la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni notamment.
Les échanges de vues sont nombreux entre le Kenya et la France, et en particulier dans les domaines de la sécurité régionale, de l’environnement, l’économie et le développement, la sécurité intérieure, la décentralisation, l’agriculture…
Les effets de ce dialogue politique se font eux aussi sentir dans tous les domaines de la coopération et l’Agence française de développement est très présente au Kenya (culture et langue française, développement social, gouvernance, etc).4

B – Les conditions socio-économiques

Le Kenya se situe à la 143ème place sur 187 pays dans le classement de l’indice de développement humain avec un score de 0,509.5

Le pays dispose de nombreux médias, presse écrites, radios et télévisions.6 Ils sont variés et leur liberté d’expression est spécifiquement garantie par la Constitution.

Un nouveau câble sous-marin Eassy a été installé en 2009, et le remplacement progressif des câbles en cuivres par des fibres optiques a permis de fournir une connexion internet partout dans le pays. Ceci contribue grandement à l’implantation de nouvelles entreprises et participe au développement des plus anciennes, en particulier les entreprises étrangères.
Bien que peu de kenyans ne disposent personnellement du matériel informatique suffisant, le réseau des cybercafés est conséquent, y compris dans les localités de petite taille et en province. « En décembre 2011, la commission des communications du Kenya estime que 36,3 % de la population utilise un ordinateur muni d’un accès à Internet. »7
Le réseau de téléphonie mobile est lui aussi disponible dans toutes les villes ainsi que, à de rares exceptions près, dans les régions plus reculées. Ceci contribue également à favoriser l’implantation ou la création d’entreprises.

C – Les conflits internes

Malgré une très nette amélioration de la qualité de la vie politique kenyane ces dernières décennies, de nombreux faits entachent encore le bilan : la mort en 2008 de Melitus Were et de David Too, et en celle, en 2009, de Oscar Kingara et John Oulu sont par exemple attribuées à des assassinats politiques (malgré les versions officielles du gouvernement). Ces tensions sont généralement du fait des tensions ethniques issues des conflits d’intérêts entre celles-ci.

D – Les pressions ethniques

Les pressions ethniques sont anciennes et s’inscrivent dans un champ historique au Kenya. Les tensions entre Kikuyu et Luo étaient déjà très vives avant la colonisation. Pendant les années 1960 et 1970, le président Kenyatta (père) a favorisé l’accès à des postes administratifs ou dans son gouvernement à des membres de son ethnie d’appartenance, les Kikuyus. Lorsque le président Moi lui succéda il fit de même dès 1978 avec les Kalenjins mais aussi les Maasai8 (les tensions ont été plus importantes avec l’opposition).
Ces tensions ont longtemps contribué à ralentir le processus d’amélioration de la qualité de la vie politique au Kenya. Les affrontements qui eurent lieux après les élections de 2007 qui ont opposé Raila Odinga contre Mwai Kibaki ont pu encore le montrer à une époque plus récente.
Les oppositions tribales sont récurrentes dans les régions plus reculées (dans le nord en particulier) et des rixes sont encore fréquentes.9
La crainte est que ces rivalités puissent être instrumentalisées à différentes occasions, afin de servir des intérêts propres à chacune des ethnies ou à certains individus reste présente. Les facteurs économiques et sociaux notamment peuvent être des causes de tensions, chacun voulant s’approprier les mannes distribuées par l’Etat ou les attribuer à son ethnie.

E – Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel

La situation en Somalie voisine et l’expansion d’Al-Shabaab en dehors du territoire à partir de 2011 a de très lourdes conséquences pour le Kenya. Les nombreux enlèvements, notamment de ressortissants étrangers10 ont obligé les forces armées kényanes à entrer en Somalie le 16 octobre 2011 à la poursuite des miliciens d’Al-Shabaab : une opération d’envergure est menée avec l’aide américaine11 et française12.
Cette « invasion » a donné, et donne toujours lieu à des représailles de la part d’Al-Shabaab qui a lancé une série d’attentats sur le territoire Kenyan.13 Une guerre de guérilla entre Al-Shabaab et l’armée kényane adonc débuté en 2011 et s’est poursuivi en 2012 et 2013.
Plus récemment, en septembre 2013, l’attaque du centre commercial Westgate de Nairobi par un groupe se réclamant des Chaababs devient l’acte terroriste le plus meurtrier commis au Kenya avec plus de 60 victimes civiles (plus d’une centaine selon les rapports non-officiels).

F – Le niveau de corruption

La corruption au Kenya est principalement due à deux facteurs : le trafic de cocaïne et l’enrichissement personnel. L’ambassadeur américain à Nairobi déclarait en effet le 8 décembre 2012 : le Kenya est “un pays significatif pour le transit de la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud vers l’Europe.”14
Selon l’indice 2010 de perception de la corruption établi par Transparency International, le Kenya est classé 136e sur 177 avec un score de 2,1 sur 10.15 Une amélioration (très faible) a tout de même pu être notée entre 2002 et 2010 : de 1,9 à 2,1 (record de 2,2 en 2007).

(Proche de 0 = corruption systématique ; proche de 10 = aucune corruption)
(Proche de 0 = corruption systématique ; proche de 10 = aucune corruption)

G – Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

Le 7 août 1998, l’ambassade des États-Unis à Nairobi subi un attentat organisé par Al-Qaïda tuant 220 personnes et blessant plus de 5 500 autres. Un autre attentat-suicide à la voiture piégée est commis le 28 novembre 2002 contre le Paradise Hotel à Mombasa (propriété d’un israélien), trois israéliens et dix kényans sont tués dans l’explosion. Une vingtaine de minutes plus tôt un missile sol-air avait été tiré en direction d’un Boeing 757 de l’Arkia Israël Airlines mais na frappé pas l’avion. Tout ces attentats ont été attribués à Al-Qaïda.
En 2011, se poursuit la série d’attentats déjà décrite, perpétrés par Al-Shabaab.

o Le 24 octobre 2011 à Nairobi une grenade fait 12 blessés puis une autre vers un arrêt de bus blesse 18 personnes et en tue une autre.
o Le 27 octobre, 4 sont personnes tuées et 4 autres blessées dans l’explosion d’une grenade lancée sur un pick-up transportant des personnalités académiques dans la ville de Mandera (ville la plus proche de la Somalie).
o Le 5 novembre, 2 morts – dont un garçon âgé de 7 ans – et 5 blessés par le lancer de 2 grenades – dont une qui n’a pas explosé – vers la propriété d’une Église pentecôtiste à Garissa (à l’est du pays, donc relativement proche de la Somalie).
o Le 24 novembre, toujours à Garissa, 3 tués et 27 blessés dans le lancer de 2 grenades dans le bar d’un hôtel et une rue proche.
o Dans la nuit du 31 décembre, 5 tués et 26 blessés dans une attaque à la grenade et à l’arme automatique dans un pub à Garissa.
o Le 10 mars et le 1er juillet 2012 deux attaques font respectivement 6 morts et 70 blessés et dix-sept morts.
o Enfin, le 21 septembre 2013 a lieu une fusillade dans le centre commercial de Nairobi (cf note précédente).

Les chaababs rentrent de plus en plus loin dans le pays : ils peuvent désormais agir n’importe où dans le pays.

2 – Evaluation de l’économie, de la financière et des échanges commerciaux

A – Quelques chiffres

Quelques chiffres permettant de situer l’économie du Kenya16 :
• PIB/habitant : 950,9 $US ; PIB total : 41,837 milliards $US
• RNB/habitant : 1,760 $US (basé sur les taux de parité de pouvoir d’achat, PPA)
• Taux de croissance du PIB : 5,1%
• Taux d’inflation : 9,4%
• Solde budgétaire : -4,6% du PIB
• Solde courant : – 11 % du PIB
• Dette externe : 30,4% du RNB
• Dette publique : 48,2% du PIB
• Solde commercial : – 10.163 millions $US
• Stabilité du taux de change
• Balance commerciale de -8,5 milliards $US
• Déficit public : 5% du PIB

Partenaires économiques :

tableau des partenaires économiques

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
• Agriculture : 24,2%
• Industrie : 14,8%
• Services : 61%

Echange commerciaux avec la France17 :
• Exportations de la France vers le Kenya : 235 M€
• Importations françaises depuis le Kenya : 77 M€

B – Situations économique et financière

Fin 2009, 40% de la population kenyane vivait sous le seuil de pauvreté. Toutefois, on constate ces dernières années, l’émergence d’une classe moyenne qui participe activement au développement économique du pays. En effet, la consommation intérieure contribuait en 2009 à hauteur de 74% à la croissance du PIB.
Après les ralentissements liés à la crise financière et économique de 2008-2009, l’économie kényane a renoué avec une croissance forte : le Fond monétaire international (FMI) estime que le PIB a crû depuis 2010. Toutefois, des incertitudes existent : en 2011, la hausse des prix de détail a atteint près de 19% (contre 5% en 2010) tirée principalement par les augmentations des prix des carburants et des produits alimentaires ; le shilling a perdu près de 25% de sa valeur contre le dollar américain. En réponse, la Banque Centrale a relevé son taux directeur. Depuis, la monnaie nationale s’est à nouveau appréciée, se rapprochant de sa valeur du début 2011 permettant un retour à une inflation maîtrisée. Le secteur privé craint cependant que la hausse des taux directeur limite le recours au crédit et pèse sur l’activité économique du pays.
L’indice boursier kenyan, le NSE 20, qui reflète la performance économique et financière des 20 plus importantes entreprises du pays a une réputation internationale depuis les années 1990. Cependant il apparaît très volatile depuis la fin des années 2000 : en 2012, l’indice a enregistré une hausse de 25%.18

Le potentiel agricole du Kenya est borné à un cinquième du territoire et est complètement et efficacement exploité19 : le pays a atteint l’autosuffisance pour l’ensemble des denrées alimentaires de base. La principale culture commerciale est le thé (295.000 tonnes en 2005), suivie de loin par le café. Une industrie des fleurs s’est également développée : elle fait vivre 500.000 Kényans et rapporte à l’économie nationale 200 millions de dollars par an, constituant la troisième source d’entrée de devises du pays, après le thé et le tourisme. Elle représente 15 % de ses exportations.
Contrairement à ses voisins de l’ouest et du sud, le Kenya est un pays dont le secteur minier occupe une place très faible dans l’économie (soude, sel, fluor et minerais). D’importants gisements de plomb et d’argent ont cependant été découverts et des mines de titanes ont récemment été ouvertes près de Mombasa.20 Les sources d’énergie ont elles aussi longtemps été limitées et se sont résumées à l’exploitation hydroélectrique du bassin de la Tana (barrages de Kiambare et de Turkwell). Des gisements de gaz et de pétrole ont cependant été découverts fin 2012.21 Cependant, le poids de la facture énergétique reste jusqu’à aujourd’hui considérable puisqu’elle représente environ 10% du PIB.
Bien qu’en expansion, le secteur industriel occupe lui aussi une place modeste au sein de l’économie locale : en 2003, il occupait 20 % de la population active et représentait 19,6 % PNB. Il concerne essentiellement l’agroalimentaire, dont la production est destinée à la consommation locale.

C – Commerces, échanges et investissement

Le Kenya représente l’économie la plus importante de l’Afrique de l’Est. Elle bénéficie de sa situation géographique et est et une plateforme tournante du commerce, à la fois routier, maritime et aéroportuaire. C’est également une place financière, sanitaire et éducative pour la région. Le manque toujours important d’infrastructure limite encore aujourd’hui son potentiel, mais le Kenya n’en demeure pas moins le « hub de l’Afrique orientale ».22

Après la mise en place d’une union douanière en 2005, les 5 Etats membres – Kenya, Ouganda, Tanzanie et, Rwanda et Burundi depuis 2007 – ont instauré un marché commun. S’il existe encore de réels obstacles non tarifaires au commerce intra-régional, la réussite globale de cette intégration économique est actée.23 Par ailleurs, les échanges commerciaux avec la France sont en hausse (237,4 M€ en 2010 à 257,4 M€ en 2011, soit plus 8,4%) ; la balance commerciale française est excédentaire (84,7 M€) bien qu’elle soit en légère baisse par rapport à 2010, et le Kenya demeure, en 2011, le principal client de la France au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est.24 Les échanges extérieurs kényans ont connu une forte croissance entre 2009 et 2010 (exportations : 15%, importations : 16,5%). Le déficit commercial – chronique – augmente quant à lui de près de 18% pour atteindre -6,54 Milliards $US en 2010.25
Au Kenya ou la croissance fut de 4,8% en 2012, le principal problème est posé par la région côtière largement délaissée (d’où les menaces de sécession déjà évoquées). Or, il est prévu que cette même région devienne dans le point de sortie du pétrole du lac Albert et du Soudan du Sud. En effet, afin de palier aux problèmes d’accessibilité (pour beaucoup liés à la géographie) le gouvernement mène un vaste programme d’investissements (routes, ports, aéroports, énergie) qui devrait contribuer à une amélioration significative de l’offre en infrastructures du pays. Un immense projet de désenclavement régional est mis en place avec les partenaires du Kenya : l’Ethiopie, le Soudan du Sud et l’Ouganda ont une priorité vitale qui est de mettre un terme à leur enclavement. C’est pourquoi ces trois pays ont élabore un gigantesque projet de corridor de circulation aboutissant sur l’océan indien, à Lamu, au Kenya, afin de faire de ce port un « hub » de transport qui comptera 32 mouillages et qui viendra dédoubler le port de Mombasa totalement congestionne : c’est le projet LAPPSET (Lamu Port and Lamu Southern Sudan-Ethiopia Transport Corridor).
Ce gigantesque projet d’infrastructure d’un cout initial évalué à 24 milliards de dollars sera finance à 21% par le Kenya, à 33% par l’Ethiopie et à 46% par le Soudan du Sud au moyen de prêts consentis par des bailleurs majoritairement asiatiques et indiens.26
En 2030, il permettra la connexion de l’Ethiopie, du Soudan du Sud et de l’Ouganda au Kenya par la création d’un corridor de 200 m de largeur a l’intérieur duquel passeront une autoroute, une voie ferrée, un pipeline et un canal de fibre optique.
Le grand problème qui se pose est celui de la sécurité de cette zone située aux confins de la Somalie et du Kenya, et plus encore depuis les événements du Westgate en septembre. D’autant plus que tout le nord du Kenya est touché par la contagion islamo-tribale somalienne puisque la région est peuplée de Somalie.27

(source : Le projet LAPPSET et les conséquences sur la géopolitique régionale,  L’Afrique Réelle, numéro 46, octobre 2010, LUGAN Bernard)
Enfin, le tourisme est le véritable poumon économique du pays puisque c’est le deuxième secteur d’activité après l’agriculture. Il a rapporté 1,12 milliard de dollars (830 M€) à l’économie kényane en 2012. D’après l’Office du tourisme du Kenya (Kenya Tourism Board : KTB), la fréquentation touristique devrait croitre de 10% sur l’exercice 2013-2014, grâce notamment à une hausse des visites en provenance des pays émergents (Inde et Chine). Jusqu’à présent les Britanniques et les Américains sont les visiteurs les plus représentés selon les statistiques du ministère kényan du Tourisme (suivis par les Italiens, les Allemands et les Français).28
Le tourisme kényan, qui était parti pour connaître une année 2014 favorable après plusieurs années de déclin, et ce notamment en raison d’une légère reprise des économies européennes et d’une relative stabilité interne, reste tout à fait incertain en raison de l’insécurité grandissante (menace islamo-terroriste), quoi qu’en dise le ministère du tourisme, qui semblerait croire au prophétie auto-réalisatrices.
Fort de tous ces atouts, le Kenya est le second pays récipiendaire d’IDE en Afrique subsaharienne derrière l’Afrique du Sud et devant le Nigéria (télécom, usines, exploitation des sols).

3 – Géographie

(source : IDE, Le Parisien)

A – Géographie politique et topographie

Traversé par l’équateur, le Kenya se situe dans l’est du continent africain – dans la « corne de l’Afrique » – et a pour pays voisins, au nord le Soudan du Sud et l’Éthiopie, à l’est la Somalie, au sud la Tanzanie et à l’ouest l’Ouganda.

Il est bordé, à l’est, par l’océan Indien sur 536 km et a une superficie de 580 367 km2. Son point culminant est le mont Kenya avec 5 199m d’altitude tandis que son plus long cours d’eau est le fleuve Tana. Il partage le lac Victoria avec la Tanzanie et l’Ouganda. Il est géographiquement situé à la limite de l’Afrique dite tropicale.
L’altitude croit selon un pendage faible et régulier depuis l’océan Indien, au sud-est, jusqu’à la chaine des monts Aberdare avant de décroitre en direction de l’ouest et du nord.
Cette topographie permet la culture du café, qui représente une source de revenu stable et « assuré » pour le Kenya depuis son indépendance. Mais le réchauffement climatique (la décennie 2000-2010 a été la plus importante) nuit gravement à la production du café, en raison de l’augmentation des précipitations notamment. A long terme cela pourrait nuire à la rentabilité de cette source de revenu.

Plusieurs volcans éteints bordent ce rift oriental, du sud au nord et ne constitue pas de danger géologique notable.
Les deux principaux déserts sont le désert de Chalbi qui s’étend à l’est du lac Turkana et se prolonge en Éthiopie et le désert de Nyiri à l’est du lac Magadi.

La côte pacifique est bordée par plusieurs récifs coralliens d’une superficie totale de 621 km2.

B – Le climat

Le climat du Kenya est très diversifié. Le littoral et le bassin du lac Victoria ont un climat chaud et humide tandis que le centre a un climat froid et humide, et les régions est et nord ont un climat chaud et sec. Les périodes les plus sèches vont de décembre à mars et de mai à octobre. L’hiver s’étend de juillet à septembre qui sont des mois plutôt grisâtres.
Les températures moyennes les plus basses se situent entre 17 et 19 °C, les plus élevées entre 27 et 29 °C. Les minimums nocturnes enregistrés surviennent en août et septembre avec des températures de l’ordre de 12 °C. Les maximums diurnes peuvent atteindre 37 °C entre décembre et avril.
Il y a deux saisons de pluie, la saison des pluies abondante a lieu entre les mois de mars et de mai. Les précipitations les plus importantes se déroulent au mois d’avril, avec 200 mm. Une petite saison pluvieuse survient également en novembre et décembre avec une moyenne de 100 mm et un maximum de 140 mm. Le mois le plus sec est janvier.

En 2011, alors que la grosse saison des pluies de mars à mai apportait des pluies abondantes allant de 40 à 100 litres/m2 par semaine -détruisant parfois les récoltes- dans l’ouest du pays, l’est et le nord ont subis une sécheresse inconnue depuis près de 60 ans qui a provoqué une crise alimentaire touchant 3,2 millions de Kényans mais aussi toute la Corne de l’Afrique : Ethiopie, Somalie : ce fut la sécheresse, dite « la plus sèche depuis 60 ans » (révélateur du niveau de pauvreté et de l’assujettissement de la production agricole au climat).

4 – Evaluations du Hard Power du Kenya

A – Diplomatie

Possédant des représentations diplomatiques dans 44 pays afin de couvrir ses relations bilatérales avec 100 pays et 7 organisations internationales, le Kenya est très présent dans le monde et sur la scène diplomatique africaine et internationale. Il fait en outre parti du Commonwealth depuis son indépendance, en 1963.
Les tensions qui ont existé avec la Tanzanie dans les années 1960 sont depuis longtemps apaisées. Les échanges commerciaux, économiques et politiques sont nombreux avec les différents pays de la région (en particulier avec l’Ouganda, l’Ethiopie et le Soudan du Sud pour le projet LAPPSET).

D’autre part, l’entente cordiale avec le président soudanais Omar El Bechir, notamment présent lors de cérémonies officielles, crée des remous dans les tensions entre le Kenya et les grandes puissances occidentales.29

B – Puissance militaire kényane, alliances, et interventions extérieures

L’armée kényane quant à elle est de poids, puisqu’elle compte 24.120 hommes en termes d’effectifs, et totalise un budget de 843.000.000 $US.
Les armées kényanes (armée de terre, armée de l’air et marine) sont administrativement gérées par le Ministère d’Etat à la Défense. Leur rôle et missions, leur statuts sont définis par l’article 241 de la constitution de 2010. Le Président de la République est le commandant en chef toutes les forces armées.
En 2011, suite à des intrusions et enlèvements par des milices somaliennes sur le territoire kényan, des opérations coordonnées avec l’armée somalienne ont été menées. Ces opérations d’envergure ont mis en avant la maitrise organisationnelle et l’opérabilité des forces armées kényanes. En juin 2012 celles-ci ont été officiellement intégrées à l’AMISOM (African Union Mission in Somalia).30 Il ne s’agissait pas d’une première pour l’armée kényane puisqu’elle a déjà régulièrement été déployée pour des missions de maintien de la paix dans le monde, et plu particulièrement en Afrique : entre 1989 et 2001, les forces kényanes ont été intégrées à l’UNTAG, l’UNOSOM, l’UNPROFOR, l’UNCRO (Croatie), l’UNTAES, l’UNOMIL, l’UNPREDEP en Macédoine (1996-1999), la MONUA en Angola (1997-1999), et l’UNTAET dans l’est du Timor (1999-2001).

Par ailleurs, son appartenance au Commonwealth a permis la signature d’accord le 3 juin 1964 avec le Royaume-Uni lui assurant une aide militaire, en ressource et approvisionnement surtout, et la création d’une marine et de l’armée de l’air kenyane (pour assurer la sécurité intérieure dans le nord-est en particulier). En échange de cela le Kenya autorise son survol par l’armée de l’air britannique, et des exercices coordonnés ont été menés. Le Royaume-Uni dispose également au Kenya d’une base de communication et transmissions.
Suite aux violences qui ont secouées le pays en 2007, la Waki Commission a estimé que l’armée s’était acquittée de ses devoirs. Néanmoins il y a eu de sérieuses allégations au sujet des violations des Droits de l’Homme qui ont conduit plus récemment à une opération de contre-insurrection dans la région du Mont Elgon et dans le centre de Mandera.
Par ailleurs, bien qu’apolitique constitutionnellement, des prises de positions existent cependant dans l’armée : le favoritisme tribal dans les nominations pour les postes clés par exemple existe bel et bien. Cela est du aux appartenances ethnique. Ainsi certain exemple, en exemple à permis à un gouvernement ou au président, ou encore à certaines régions de bénéficier ou non du soutien de l’armée. L’opposition entre Kikuyu et Luo notamment est elle aussi palpable dans l’institution.

Il est important de garder cela en tête pour bien comprendre que, conjugué avec le manque de moyen et de formation, ceci puisse être une limite à l’efficacité de l’armée à assurer la sécurité intérieure : les événements du Westgate, mais aussi violences tribales31 en sont les preuves concrètes aujourd’hui. En ce qui concerne la marine, bien que le large des côtes kényanes soit sécurisé, elle se situe géographiquement proche de la corne de l’Afrique, qui elle est en prise avec la piraterie. La marine a une capacité limitée qui ne lui permet pas de venir en aide à son partenaire somalien pour endiguer la piraterie.

C – Géopolitique régionale

Il est important de noter que l’appréciation du « hard power » que procurent les forces armées kényanes à la République ne peut être pris en compte qu’en comparaison, ou mise en relation avec les autres pays de l’Afrique de l’Est. En effet bien que limitée, cette puissances militaire fait parti des plus importantes de la région, et permet d’assurer une protection contre toutes menaces extérieurs du moins conventionnelle. Il important de souligner également que cette force n’est pas à considérer seule puisqu’elle s’inscrit dans un jeu d’alliances, notamment avec des pays occidentaux développés. La réalité diplomatique et économique32 est donc à prendre en compte : les intérêts de ses partenaires pèsent pour beaucoup dans la balance sécuritaire de la Corne de l’Afrique.33

Enfin, comme vu précédemment, des réserves de gaz et de pétrole ont récemment été découvertes au Kenya, mais aussi en off shore au large du Jubaland (territoire Somalien revendiqué par le Kenya, et contrôlé par les milices rebelles islamistes, en particulier Al-Chaabab).34 Ceci risque de modifier la géopolitique régionale dans les mois et années à venir. La place du Kenya sur la scène internationale en sera inéluctablement modifiée.

5 – Evaluations du Soft power du Kenya

A – La société kényane

La société kényane participe à l’influence régionale du Kenya, de part son rôle dans l’économie et la politique notamment, grâce à sa maitrise de la langue anglaise et à son éducation. L’histoire coloniale a eu pour conséquence que l’anglais est enseigné avec le swahili, en même temps, à l’école primaire. Ensuite, l’anglais devient la langue de référence pour l’apprentissage. Ceci facilite les échanges internationaux bien sur, mais aussi au sein du pays et de la région, tous les ressortissants n’ayant pas toujours d’autres langues communes.35 Par ailleurs, le pays compte sept universités publiques dont la plus ancienne est l’université de Nairobi (University of Nairobi).

La presse et les médias en générale bénéficient d’une liberté de parole est d’action suffisante pour pouvoir parler d’une véritable liberté de la presse au Kenya.36

B – Culture, religion

Il est intéressant de noter que dans les jours fériés, apparaissent aussi bien des fêtes religieuses chrétiennes que musulmanes (Pâques, rupture du jeûne après le ramadan…). 82,5% de la population est chrétienne (protestants : 47,4 %, catholiques : 23,3 %, autres chrétiens : 11,8 %), 11% musulmane, 3,3% appartiennent aux religions dites traditionnelles. Ces différentes appartenances permettent au Kenya de rentrer dans plusieurs ensembles, comme celui des pays à majorité chrétienne, mais aussi au « monde musulman », la umma.
Le Kenya est multiconfessionnel, mais il est aussi multiculturel. Parmi les peuples les plus connus en Occident, notons par exemple le peuple Masaï, qui a une histoire et une culture qui lui est tout a fait propre, et qui est très développée. Il est la « figure de proue » du tourisme kényan.

C – Tourisme, histoire

Le tourisme participe pour beaucoup à la reconnaissance du Kenya à l’étranger. Bien qu’en baisse depuis quelques années, il est l’un des outils principaux du rayonnement du Kenya dans les pays occidentaux, mais aussi, et de plus en plus, dans les pays émergeants, dont le Kenya espère beaucoup d’ailleurs pour équilibrer la baisse de visites d’Europe et des Etats-Unis.
Le ministre kényan du Tourisme met, depuis plusieurs année maintenant, en valeur le patrimoine culturel constitué par les monuments nationaux et les collections des musées (qui sont gérés par l’institution publique « musées nationaux du Kenya »). Attraction touristique majeure du Kenya, les parcs et réserves nationaux représentent 8 % de la surface totale du territoire soit 46 430 km2. Gérés par le Kenya Wildlife Service (KWS), ils sont constitués de : 26 parcs (22 terrestres, 4 marins), 34 réserves (28 terrestres, 6 marines) et 5 sanctuaires. Cinq de ces zones sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO et neuf ont été soumises à inscription.

Par ailleurs la vallée du grand rift est souvent désignée comme le « berceau de l’humanité » en raison des nombreux fossiles d’hominidés qui y ont été trouvés. Les plus anciens, des Proconsuls datant du Miocène, ont été découverts sur l’île d’origine volcanique de Rusinga par Louis Leakey. D’autres découvertes indiquent que des hominidés comme Homo habilis et Homo erectus vécurent au Kenya il y a 2,5 millions d’années (Plaisancien).

D – Santé

Les défis les plus connus pour la médecine kényane sont la lutte contre le SIDA, le paludisme et les infections dues à l’eau non potable qui contribuent au taux élevé de mortalité infantile. Même si depuis une décennie, les progrès en termes d’hygiène et d’accès à la médecine a permis une nette amélioration du bilan de santé, la santé au Kenya reste encore une limite du soft power (même si cette limite est bien inférieure à celle connue par la plupart des voisins régionaux).

E – Sport

L’équipe nationale kényane d’athlétisme est reconnue dans le monde entier et s’est encore illustrée en récoltant 12 médailles dont cinq en or aux championnats du monde d’athlétisme en 2013, se classant ainsi au quatrième rang des médailles obtenues. Après les résultats de ces championnats du monde, l’équipe kényane a été classée 3e au niveau mondial avec un total de 112 médailles dont 43 en or. Aux Jeux olympiques d’été, elle est classée 34e avec 86 médailles dont 13 en or. L’équipe possède par ailleurs quatre records olympiques.
L’équipe de course à pied est quant à elle « l’ambassadrice » du Kenya dans le monde du sport depuis des années, étant l’une des plus performantes du monde en demi-fond et en fond toutes disciplines confondues. Le niveau est tellement élevé que malgré des dizaines de sélectionnés, beaucoup de sportifs font partie d’équipes réserve. Cela favorise le recrutement, et la naturalisation, par d’autres nations d’athlètes comme Wilson Kipketer, qui fut en 1990 le premier, pour le Danemark ou, plus récemment, comme Bernard Lagat pour les États-Unis.

Mais le Kenya ne s’illustre pas seulement en course, même si elle reste sa discipline phare. La boxe compte également une championne du monde (GBU en 2004 et WIBF en 2005, Conjestina Achieng’) et un champion olympique (Jeux de Séoul en 1988 : Robert Wangila).
Il possède aussi une équipe nationale de cricket, classée 13e au classement mondial de l’ICC du 22 août 2013. Le football est au Kenya aussi un instrument de soft power ou de diplomatie, puisque l’équipe kényane est classée 129e au classement mondial de la FIFA et 36e au classement CAF du 8 août 2013.
Pays très complet en sport, le Kenya participe aussi aux rencontres internationales de rugby à sept où son équipe nationale fut classée quatrième lors de la dernière coupe du monde de rugby à sept en 2013. Elle est classée 5e mondiale pour la saison 2012-2013.
Enfin, de nombreux rallyes automobiles régionaux sont organisés tout au long de l’année et permettent enfin un véritable rayonnement international : le plus célèbre d’entre eux est le Safari Rally qui fit partie du championnat du monde des rallyes entre 1973 et 2002.

Conclusion

Le Kenya est une puissance régionale émergente et un partenaire de premier plan en Afrique de l’Est. Politiquement et économiquement stable, ce pays connait une croissance régulière qui devrait continuer à augmenter.

La diplomatie kényane est très présente sur la scène internationale, et ses attentes sont au niveau de ses capacités. Le hard power et le soft power de ce pays de la corne de l’Afrique sont de première importance au niveau régionale et même au niveau continentale.
L’évolution de la menace terroriste islamiste est cependant à surveiller de près car d’elle dépendront beaucoup de choses, et notamment le secteur clé qu’est le tourisme, mais aussi la réalisation et la pérennité du projet LAPPSET, qui est quant à lui un levier de développement pour toute la région, et donc la encore un élément de puissance, ou non, pour le Kenya.
Les oppositions interethniques récurrentes sont a surveiller de près également : une escalade de violence pourrait, si elle est conséquente, mettre à mal la stabilité politique, et donc économique du pays.

Le Kenya est la première économie d’Afrique de l’Est. La consommation privée demeure le principal moteur de la croissance ce qui assure une croissance régulière et non dépendante de facteurs trop volatiles. Cependant les prix de l’alimentation et donc les conditions climatiques restent déterminant pour la consommation.
Le secteur primaire demeurera robuste et son activité est renforcée par l’ouverture récente d’une grande mine de titane. Le secteur des services, l’un des plus attractifs du continent, est porté par les télécommunications et les services financiers kényans. L’interrogation reste entière pour ce qui est du secteur touristique qui devrait connaître un certain retour si le pays ne connait pas de nouvelles attaques terroristes.
La construction d’infrastructures, comme le port en eaux profondes de Lamu, ainsi que les dépenses dans l’éducation et la santé qui devraient augmenter sont des signes encourageant pour le développement du pays.

Le déficit commercial du Kenya (20% du PIB) est important mais il reste stable, et il sera amené à diminuer lorsque l’exploitation des gisements de titane, de pétrole et de gaz (2018-2020) aura commencé. Les exportations sont dynamiques, portées par les secteurs du thé et de l’horticulture qui profitent d’une demande asiatique croissante ainsi que d’une intégration régionale renforcée au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est. En outre, les nombreuses opportunités offertes par le Kenya attirent un nombre croissant d’investisseurs étrangers (IDE).

SWOT conclusion

Sources

Institutions, centres de recherche, Instituts, revues spécialisées, bases de données :

• Ministère français des Affaires Etrangères : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/kenya/
• United Nations Development Progamme (UNDP) : http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/KEN.html
• Transparency International, the global coalition against corruption : http://cpi.transparency.org/cpi2013/results/
• Ecofin :
o http://www.agenceecofin.com/titane/1403-9553-kenya-la-mine-de-kwale-prevoit-ses-premieres-livraisons-de-titane-en-fin-d-annee consulté le 7 déc. 2013
o http://www.agenceecofin.com
• Institut d’Etude de Sécurité (ISS) d’Afrique du Sud : http://www.issafrica.org/countries/kenya
• Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité, Institute for security studies peace and security council report, numéro 38, septembre 2012, South-Africa.
• COFACE, for safer trade : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Kenya
• Trading Economics : http://www.tradingeconomics.com/kenya/gdp-growth-annual
• Banque Mondiale : http://search.worldbank.org/kenya
• Géopopulation : http://www.geopopulation.com/pays/afrique/kenya/
• Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) : http://www.ke.undp.org/kenya/en/home.html
• L’Afrique Réelle n°46 et 47, octobre et novembre 2013, LUGAN Bernard.

Presse :

• Le Monde
– Corruption :
o http://www.lemonde.fr/documents-wikileaks/article/2010/12/08/wikileaks-impunite-totale-pour-les-trafiquants-de-drogue-internationaux-au-kenya_1450927_1446239.html
– Politique :
o http://www.lemonde.fr/afrique/article/2007/12/30/kenya-mwai-kibaki-reelu-president-l-opposition-rejette-les-resultats_994617_3212.html
o http://www.lemonde.fr/international/article/2013/03/01/le-kenya-hante-par-ses-heures-sombres_1841508_3210.html
• France 24
– Violences inter-ethniques :
o http://www.france24.com/fr/20120822-massacre-sud-est-kenya-violences-ethniques-machette-communaute/
– Terrorisme :
o http://www.france24.com/fr/20111024-kenya-nairobi-attaque-grenade-islamistes-somalie-shebab-violences/
o http://www.france24.com/fr/20111027-somalie-kenya-islamistes-shebab-cellules-combats-attentats-explosions-armee-nairobi-mogadiscio/
o http://www.france24.com/fr/20120701-kenya-attentat-eglises-morts-terrorisme-shebab-somalie-al-qaida/
o http://www.france24.com/fr/20120107-soixantaine-islamistes-somaliens-abattus-armee-kenyane-nairobi-shebab/
• rfi : http://www.rfi.fr/afrique/20130423-boom-internet-mobile-kenya-mobile-applications
• Sidwaya (quotidien d’information burkinabais) – violences inter-ethniques : http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article16615
• Afriquinfos : http://www.afriquinfos.com/articles/2013/12/9/kenya-violences-tribales-ternissent-anniversaire-lindependance-237888.asp consulté le 10 déc. 2013
• Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/09/23/20002-20130923ARTFIG00423-l8216attaque-terroriste-menace-les-ambitions-touristiques-du-kenya.php

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Notes de bas de page :

1 – Le Kenya hanté par ses heures sombres, Le monde, 1er mars 2013.
2 – Plus de 1.300 personnes tué et 600.000 déplacées selon rapport sur le Conseil de paix et de sécurité, Institute for security studies peace and security council report, numéro 38, septembre 2012, South-Africa.
3 – COFACE : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Kenya, consulté le 28 novembre 2013
4 – diplomatie.gouv
5 – Rapports de la PNUD (2011).
6 – En anglais et swahilis, mais aussi en français : BBC News sur tout le territoire, Voice of America à Nairobi ou encore Radio France internationale à Mombasa
7 – Le boom de l’internet mobile au Kenya, rfi, 23 avril 2013.
8 – Les ethnies Kalenjins et Maasai sont en effet alliées historiquement, leurs liens se sont resserrés lors des affrontements de 2007 et 2008 contre les Kikuyu.
9 – Le 9 décembre 2013, à quelques jours de l’anniversaire de l’indépendance, des violences ont opposées les communautés Gabra et Borana dans le nord du pays, Kenya : Des violences tribales ternissent le 50e anniversaire de l’indépendance, Afriquinfos, 9 décembre 2013.
10 – Enlèvement d’une touriste britannique et assassinat de son mari le 11 septembre 2011, enlèvement d’une résidente franco-kényane le 1er octobre 2011, enlèvement de deux volontaires humanitaires espagnoles et assassinat de leur chauffeur kényan le 13 octobre 2011.
11 – Officiellement Washington nie avoir participé à cette opération.
12 – Bombardement des positions d’Al-Shabaab, non officiel également, seul le soutien logistique, la formation militaire, et la surveillance sont reconnus par Paris.
13 – Le 10 mars 2012 une grenade est lancée dans un bus à Nairobi (6 morts et 70 blessés), attaque de deux églises à Garissa le 1er juillet 2012 (dix-sept morts).
14 – WikiLeaks : impunité totale pour les trafiquants internationaux au Kenya, Le Monde, 8 décembre 2010.
15 – Transparency International retient uniquement la corruption dans le secteur public. L’ONG définit la corruption comme « l’abus d’une fonction publique à des fins d’enrichissement personnel ».
16 – Tous les chiffres sont ceux de l’année 2012.
17 – Ministère des Affaires Etrangères français : diplomatie.gouv : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/kenya/.
18 – L’indice boursier kenyan en hausse, Ministère des Affaires Etrangères français, Op. Cit., 28 février 2013.
19 – L’agriculture employait 19 % de la population active et représentait 15,8 % du PIB en 2005.
20 – Ecofin, consulté le 7 décembre 2013, http://www.agenceecofin.com.
21 – Coface, Op. Cit.
22 – Ministère des Affaires Etrangères français, Op. Cit.
23 – Union Monétaire est-africaine : une chimère ? 27 décembre 2012, Ministère des Affaires Etrangères.
24 – Progression des échanges commerciaux entre la France et le Kenya, Ministère des Affaires Etrangères français, Op. Cit., 10 avril 2012.
25 – Des échanges en progression mais un déficit commercial qui se creuse, Ministère des Affaires Etrangères français, Op. Cit., 29 février 2012.
26 – Le projet LAPPSET et les conséquences sur la géopolitique régionale, L’Afrique Réelle, numéro 46, octobre 2010, LUGAN Bernard.
27 – Investir en Afrique ? Oui mais en évitant le pièges des statistiques, Conférence de l’Eco Austral, 30 aout 2013, LUGAN Bernard, Ile Maurice.
28 – L‘attaque terroriste menace les ambitions touristiques du Kenya, Le Figaro, 23 septembre 2013.
29 – Omar El Bechir fait l’objet de plusieurs mandats de la Cour Internationale de Justice.
30 – Pourquoi le Kenya est-il intervenu militairement en Somalie, L’Afrique Réelle, numéro 46, octobre 2013, LUGAN Bernard.
31 – Violences ethniques meurtrières dans le sud-est du Kenya, 22 aout 2012, France 24 ; Des violences tribales ternissent le 50e anniversaire de l’indépendance, 9 décembre 2013, Sidwaya.
32 – Voir pour cela les parties une et deux de ce dossier.
33 – Il s’agit ici de ses partenaires occidentaux, mais aussi et surtout de ses partenaires régionaux, en particulier le Soudan du Sud, l’Ethiopie et l’Ouganda, en raison du projet déjà évoqué : Le projet LAPPSET et ses conséquences sur la géopolitique régionale, L’Afrique Réelle, numéro 46, octobre 2013, LUGAN Bernard.
34 – Pourquoi le Kenya est-il intervenu militairement en Mali, L’Afrique Réelle, numéro 46, octobre 2013, LUGAN Bernard.
35 – 50 % de la population sait parler l’anglais, à des degrés divers, et la langue anglaise est très présente dans les grands ensembles urbains (comme Nairobi et Mombasa), en revanche, à la campagne, et dans le monde rural, l’anglais est beaucoup moins présent, au profit du swahili et des dialectes ou langues ethniques locales.
36 – Voir partie une de ce dossier.

A propos Geoffroy de Rambures 3 Articles
Étudiant en master 2 Politique et Stratégie d'Action Publique à l’Étranger - Expertise Internationale

OIL SEEN AS A BRIDGE TO PEACE BETWEEN SUDAN AND SOUTH SUDAN

OIL SEEN AS A BRIDGE TO PEACE
BETWEEN SUDAN AND SOUTH SUDAN

Article de Zachary Fillingham publié sur le site OilPrice.com le 9 octobre 2013


I. Présentation du site

OilPrice.com est un site internet qui publie plusieurs analyses concernant l’énergie dans le monde. Ces analyses se font essentiellement sur le pétrole et le gaz, les énergies alternatives et la géopolitique. Trois auteurs publient exclusivement sur ce site mais le plus intéressant est que ce site publie les recherches de plus de 150 collaborateurs.
OilPrice.com intéresse tout autant les curieux que les investisseurs, les gestionnaires de fonds ou encore les traders en énergie. En plus du fait que ce site s’adresse à toute catégorie de personnes, le style d’écriture utilisé rend la lecture agréable et simple même pour les non initiés aux termes énergétiques !
Finalement, le site offre des analyses et des informations sur le pétrole, l’essence et le gaz, des analyses sur les énergies renouvelables, des informations concernant les grandes compagnies de pétrole et de gaz et aussi des outils énergétiques et financiers qui peuvent être utilisés par les lecteurs.

II. Présentation de l’auteur

L’auteur du texte traduit ci-après est Zachary Fillingham, directeur des publications du magazine en ligne Geopolitical Monitor. L’objectif de ce site (dont la base est à Toronto – Canada) est de présenter une perspective canadienne des situations et évènements qui ont un véritable impact sur les politiques intérieures mais aussi étrangères. OilPrice.com et Geopoliticalmonitor.com sont deux sites partenaires qui peuvent s’échanger des articles et des publications d’auteurs.
Zachary Filingham a obtenu une licence Relations Internationales à l’Université de York ainsi qu’une maîtrise en Etudes Chinoises à l’Université de Londres (SOAS) où il a écrit sa thèse qui traite des conditions de sécurité politique chinoises en Asie Centrale. Parlant couramment le mandarin, Zachary a travaillé avec le ministère taïwanais et a passé des années à écrire et a travailler à Taipei. Il a énormément travaillé en tat qu’écrivain, éditeur et traducteur et a été consultant pour certaines des plus grandes entreprises financières du monde. Les principaux domaines d’expertise de l’auteur concernent les politiques de l’Asie de l’Est, le nationalisme chinois et la sécurité alimentaire. Les derniers articles publiés par l’auteur entre mars et décembre 2013 sont les suivants: Is a final Decision on Keystone XL Close at Hand ?; Is New York the Last Chance for a Deal between the US and Iran? ; As its Hydrocarbon Resources Deplete, Norway Must Diversify its Economic Outlook; Sudan Auctions off Exploration Blocks, Hoping to Revive Energy Industry.

III. Présentation de l’article original

« Oil seen as a bridge to peace between Sudan and South Sudan » est un article qui a été publié le 9 octobre 2013.
Pour rappel, le continent africain est perpétuellement confronté à des problèmes de délimitations des frontières. En effet, ces dernières, postcoloniales, ont été tracées PAR QUI sans prendre en considération les peuples qui s’unissaient au nom sur ce continent. De ce fait, La Cour Internationale de Justice ne cesse d’être confrontée à des contentieux concernant ces frontières et ce depuis plus de 40 ans.
L’indépendance de la République du Soudan du Sud a été proclamée le 9 juillet 2011. Le 14 juillet 2011 l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution admettant le Soudan du Sud comme 193ème membre des Nations unies. La création de cet Etat fait ainsi suite à de nombreuses années de conflit entre le Nord et le Sud du Soudan car il existait une véritable frontière entre le Nord et le Sud, une frontière géographique, ethnique et culturelle qui fut niée durant de nombreuses années.
Néanmoins, l’opposition entre le Nord, majoritairement peuplé de populations arabes et musulmanes, et le Sud chrétien et animiste, subsiste malgré la création d’un Etat indépendant. Il n’y a pas de nation soudanaise. De plus, la véritable question qui se pose au Soudan concerne le pétrole. En effet, le Soudan a découvert le pétrole en 1999, et depuis, cette ressource constitue près de 80% des exportations de l’ensemble de l’ancien Soudan et aujourd’hui, 98% des exportations du Sud-Soudan. L’indépendance du Sud-soudan, n’a pas mis un terme aux négociations sur le partage de cette ressource dans la mesure où 80% du pétrole est situé sur le territoire du Sud-soudan et le reste est au nord ou dans des zones qui sont encore contestées.

L’article qui est présenté ici a été écrit suite à une rencontre entre le Président Omar Hassan al Bashir de la République du Soudan et le Président Salva Kiir Mayardiit de la République du Soudan du Sud. Les deux chefs d’Etat se sont réunis à Khartoum afin de discuter de l’avenir des deux pays. Zachary Fillingham présente donc la situation du Soudan aujourd’hui et à l’évolution attendue des relations entre la République du Soudan et le Soudan du Sud.

IV. Traduction de l’article

Parmi les difficultés inhérentes à tout transfert de souveraineté, qui incluent la renonciation à un territoire économique essentiel, les leaders de la République du Soudan montrent aux investisseurs et à la communauté internationale que la paix permanente et la coopération entre les deux parties du Soudan ne sont pas seulement possibles mais presque garanties et il probable qu’elles aboutissent à un partage des intérêts de l’économie du pétrole entre les deux pays.

En acceptant les termes de l’accord de paix global qui a conduit à l’indépendance du sud du Soudan en 2011, la République du Soudan a montré son impatience et sa volonté de coopérer puisqu’elle a permis au Sud de prendre une part assez considérable de la richesse en pétrole du pays. Dans un geste de bienveillance, le Soudan a également renoncé à ses revendications en dédommagement sur plusieurs biens pétroliers qui ont été confisqués par le Soudan du Sud, révélant ainsi une intention claire de calmer toute les craintes d’instabilité que les investisseurs peuvent avoir.

Le Soudan fait partie des pays à plus forte croissance et les plus innovateurs d’Afrique, se vantant d’un impressionnant taux de croissance de 5.5%, et résiste à la crise financière mondiale. Le pays est le deuxième destinataire d’Investissements Directs à l’Etranger des pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, et grâce à une classe moyenne en plein essor, la paix et la stabilité deviennent forcément l’intérêt principal des leaders du Soudan. De plus, étant donné que la République du Soudan est bien plus industrialisée, mieux équipée et plus entraînée que le Soudan du Sud, la direction du Soudan laisse ses voisins du sud exploiter ses tuyaux, ses stations d’épuration et les plate formes d’exportation dans une joint-venture qui va renforcer le futur commun des deux nations sœurs. Actuellement, le Soudan a trois raffineries situées à Khartoum, Port-Soudan ainsi qu’à El-Obeid et les exportations perpétuelles de ses vastes richesses pétrolières par le Soudan du Sud va dépendre de ses relations paisibles et continues avec le Soudan.

Non seulement il y a de fortes chances que le pétrole n’ai pas seulement besoin d’être le grand et calme fédérateur dont les deux pays ont besoin pour sécuriser leurs prospérités respectives mais pour la République du Soudan, le pétrole est largement considéré comme le facteur qui va « solidifier » le statut international du pays. La recette de la croissance n’est pas limitée à la formule économique mais doit inclure également des éléments montrant que les pratiques politiques sont en constante évolution ce qui rend le pays plus apte à correctement mesurer, exploiter et défendre ses intérêts avec efficience et transparence – et ainsi créer un environnement stable et durable dans lequel les sociétés étrangères sentent que leurs investissements sont en sécurité. Le Soudan améliore sans cesse sa politique dynamique qui facilite le développement en cours de ses richesses pétrolières en parallèle avec la consolidation des normes internationales qui aident à apaiser les relations avec ses voisins clés du sud producteurs de pétrole. Parmi d’autres matières exportées, le pétrole est la raison pour laquelle le pays est perpétuellement dans l’intérêt des gouvernements étrangers, et assure la prédominance de liens internationaux qui sont indispensables à l’évolution des politiques internes du pays.

Souligner la maturité du Soudan à traiter avec les investisseurs pétroliers étrangers reflète la bonne gestion du pays et l’entretien de la politique de la Greater Nile Petroleum Operating Company (GNPOC) qui fut fondée en 1997 et qui continue aujourd’hui à être le principal lieu par lequel le Soudan tire ses revenus pétroliers. Cette organisation créa le Greater Nile Oil Pipeline, qui relie les champs pétroliers du pays avec ses rafineries à Khartoum et Port-Soudan. La China National Petroleum Corporation (CNPC) détient une part de 40% de cette compagnie, ce qui montre le rôle vital qu’ont les investisseurs chinois à développer l’économie soudanaise, et qui montre de la même manière la confiance chinoise dans le gouvernement du Soudan. Les investisseurs chinois ont avec les soudanais construit plus de 1 500 km de tuyaux, et terminés d’importants développements à Port-Soudan. Depuis le début de leur relation bilatérale en 1959, La Chine et le Soudan ont pu apprécier un partenariat économique durable et productif qui est également devenu en 1990 un partenariat pétrolier puisque que la Chine importe 5% de son pétrole à partir du Soudan ce qui est une quantité considérable étant donné l’importance de l’économie chinoise. Le pays lui-même s’est montré assez accueillant avec les travailleurs chinois et leurs familles car environ 25 000 citoyens chinois vivent au Soudan.

Le deuxième plus grand investisseur dans le domaine pétrolier au Soudan est la Malaysia’s National Oil Corporation (Petronas) qui détient 30% de la GNPOC et qui opère dans le pays depuis 1995. En 2008, le début de la recherche du pétrole dans l’état de Jonglei fut autorisée et bien que ce territoire fasse désormais partie du Soudan du Sud, l’accord est maintenu. En fait, quand la République du Soudan accorda un avantage fiscal à la société malaysienne, son intention était que la recherche de pétrole et les compétences bénéficieraient à l’économie locale des soudanais du Sud et ce, des années avant que l’indépendance ne soit convenue.

Le troisième acteur de la GNPOC de l’exploitation du pétrole du Soudan est l’indien ONGC (Oil and Natural Gas Corporation Ltd) avec 25% des parts. En 2010, les investissements indiens au Soudan ont été de 3 milliards de dollars dont 2,4 d’entre eux étaient dans le pétrole.

Les récents grands titres de journaux ont largement ignoré les vrais indicateurs positifs qui sont évidents dans les derniers débats sur le pétrole entre le Soudan et le Sud Soudan, donnant ainsi une fausse impression d’instabilité alors qu’une stabilité grandissante est en train de s’installer. Les discordes transfrontalières par rapport au pétrole ne sont pas prêtes d’être complètement résolues étant donné que ça reste naturel au vue de la situation entre la République du Soudan et le Soudan du Sud. Ce qui devrait être souligné est la manière positive dont le conflit est en train d’être résolu ce qui montre une certaine bienveillance de la part de Khartoum à avancer au-delà de tout désaccord politique temporaire. Le 3 septembre, le Président Omar AL-Bashir a garanti aux soudanais du Sud que le pétrole serait conduit en toute sécurité à travers les tuyaux du Soudan et les raffineries, calmant ainsi les craintes après que le Soudan du Sud ait été accusé de perturbations civiles dans les régions les plus au sud de la République du Soudan. Le Président Al-Bashir qui s’exprimait en ce jour au nom de son gouvernement déclara que : « Nous voulons laisser les problèmes du passé derrière nous et ouvrir une nouvelle page au bénéfice des deux peuples ». Al-Bashir et son homologue sud-soudanais le président Salva Kiir, ont signé un accord par lequel les deux gouvernements cherchent à stimuler la coopération entre les deux Soudan, assurant aux investisseurs que les deux leaders recherchent un futur lumineux et prospère.

V. Commentaire

Cet article nous éclaire donc sur la situation des deux Etats aujourd’hui. Leur union apparaît ainsi comme primordiale car elle conduirait à une plus grande reconnaissance mondiale et une plus grande confiance des autres pays. En effet, le Soudan (que ce soit la République du Soudan ou le Soudan du Sud) est un partenaire économique majeur de plusieurs pays comme la Chine et certains pays occidentaux et des perturbations internes conduisent à des tensions dans les relations extérieures des Etats.
Selon le communiqué du 23 septembre 2013 du conseil de paix et de sécurité (397ème réunion des chefs d’Etats et de gouvernement), pour parvenir à l’objectif convenu de deux États viables vivant en paix l’un avec l’autre et avec la région dans son ensemble, les deux nations devront ensemble s’engager dans un effort de développement durable, de réduction de la pauvreté, de fourniture de services de base aux populations et d’intégration économique. Le Conseil affirme également que, pour atteindre ces objectifs, la coopération des partenaires internationaux est requise, en particulier pour l’allégement de la dette, la levée des sanctions économiques et la mobilisation de l’aide au développement et la coopération.

Le Soudan a toujours été le lieu de conflits identitaires qui ont mené à sa division en juillet 2011. Néanmoins, le territoire soudanais regorge d’importantes ressources pétrolières. Ces dernières ont tout d’abord été sources d’affrontement entre les deux Etats comme par exemple lorsqu’ils se livrés des affrontements armés pour la région pétrolifère d’Helig. A deux reprises, le Soudan a mené des raids aériens au sud-Soudan en réponse, selon Khartoum, à une attaque sud-soudanaise d’un complexe pétrolier d’Heglig.
Néanmoins, les deux Etats se rendent compte aujourd’hui que le pétrole peut conduire à une « unification », du moins sur le plan économique, des deux peuples. Il serait intéressant de reprendre cette étude dans quelques années et d’analyser la situation du Soudan à ce moment. Le pétrole aura-t-il été « le pont de la paix » entre le Soudan et le Soudan du Sud ?

A gauche Salva Kiir, Président du Soudan du Sud
et à droite Omar Al-Bashir, Président de la République du Soudan

Fiche Pays – Soudan

Jusqu’à l’indépendance du Sud Soudan en 2011, le pays est le plus grand de l’Afrique Subsaharienne. La longue guerre qu’il a connu s’est soldée par la scission de l’ancien Soudan en 2, et par la création du Soudan du Sud en juillet 2011. Cette séparation a eu des conséquences désastreuses pour l’économie du pays. En effet, la plupart des ressources se trouve au sud. Le pays est aujourd’hui fortement déstabilisé et se classe au 150ème rang mondial par son indice de développement humain qui est de 0,41. Le Soudan est une république fédérale avec un régime semi présidentiel, constitué de 15 Etats et a pour capital Khartoum.

Les langues officielles sont l’arabe et l’anglais. En 2013, le pays compte presque 38 millions d’habitants, principalement concentré dans la vallée du Nil avec 200 hts/km2 dans celle-ci .La monnaie est la livre soudanaise.

Géographiquement parlant, le pays a un accès à la mer rouge au nord-est, il possède une frontière avec l’Erythrée et l’Ethiopie, le Sud Soudan, La république de Centrafrique, le Tchad, la Libye et enfin l’Egypte.

Le pays se compose de populations locales situées dans les régions montagneuses qui ont conservé leur identité culturelle : Zaghawas au Darfour, Bedjas au Nord-Est et Nubas au centre)

 

I. Evaluation du risque politique basée sur :

  • La stabilité du gouvernement et des institutions

 L’actuel président se nomme le général Al-Bachir, il est au pouvoir depuis mars 1996, il a été plusieurs fois réélu. Si les institutions sont bien installées et relativement stables, la légitimité du général Al-Bachir est cependant de plus en plus remise en question. En effet lors des dernières élections, certaines irrégularités ont été observées. Ainsi, de plus en plus de personnes souhaitent un retour à une réelle démocratie. C’est pourquoi en 2012, une coalition des opposants politiques s’est créée par l’adoption une « charte de l’alternance démographique ». Elle porte le nom de « forces du consensus national » (NCF) et rassemble notamment le parti national Umma, le congrès populaire et le parti communiste.

Une autre coalition rassemble les principaux mouvements rebelles dans le front révolutionnaire du Soudan et affiche sa volonté de renverser le régime. En Janvier 2013, ces deux coalitions signent un projet commun  avec comme objectif le rétablissement de la démocratie.

En parallèle de ces mouvements politiques organisés, d’autres revendications populaires voient le jour. Ainsi en 2012 et plus récemment en septembre 2013, des manifestations ont éclaté et ont été sévèrement réprimées par le gouvernement.

Enfin la légitimité du général Al-Bachir est également mis à mal du fait du mandat d’arrêt international dont il fait l’objet. En effet, en 2009 et 2010, la cour pénale internationale l’inculpe de crime de guerre, de crime contre l’humanité et de génocide au Darfour.

Il existe donc un réel désir de la population de faire entendre sa voix et d’en finir avec le gouvernement d’Al-Bachir. La volonté de déstabilisation du régime vient également du fait que la corruption est importante.

  • Le niveau de corruption

 Le pays se trouve au 174ème rang sur 177 des pays concernant la perception de la corruption, avec un score de 11. Ce classement est celui du groupe transparency.

(http://cpi.transparency.org/cpi2013/results/ )

  • Les conditions socio-économiques

 La population est très pauvre et le taux de chômage est important : 9% en 2013

Près des trois quart de la population est analphabète.

Enfin les changements récents, ont fortement touché l’économie et ont affaibli l’agriculture qui fournit une part importante du PIB. L’industrie n’est pas très développée dans le pays. Enfin, la récente partition a enlevé au pays plus de 75% de ses ressources en pétrole (concentrées dorénavant dans le Sud-Soudan).

  • les conflits internes et pressions ethniques

Les conflits au Soudan sont visibles principalement dans la région du Darfour.

Celle-ci est le théâtre de conflit ethnique depuis des années : entre les agriculteurs sédentaires four, massalit et zaghawa et les tribus nomades arabisées.

Mais le principal conflit qui va ensanglanter la région se déroule dans les années 2000 entre les groupes rebelles et le gouvernement. En effet, à la suite de la guerre civile et de l’indépendance du Sud-Soudan, des revendications ont vu le jour dans cette région. Les deux groupes rebelles principaux sont le mouvement de libération du Soudan (MLS) et le mouvement pour la justice et l’égalité (MJE). La crise éclate en février 2003, immédiatement réprimée par le gouvernement. Cela provoque une importante crise humanitaire et oblige des milliers de personnes à se réfugier au Tchad. En 2009, grâce notamment à la médiation d’organisations internationales, le gouvernement et les deux mouvements signent une déclaration d’intention qui doit déboucher sur un accord de paix. Après un renouveau des tensions, la situation s’apaise en février 2013 avec la signature d’un cessez-le-feu.

Compte tenu de ces conflits, le pays souffre d’une forte insécurité.

  • Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

 Le pays est considéré comme une zone à risque pour ce qui est du terrorisme. De plus le risque s’est accru avec les opérations militaires dans les pays proches : notamment en Centre-Afrique. Ainsi la criminalité et le terrorisme sont des risques importants dans le pays.

Les analystes de L’Economist intelligence Unit classe le pays à un niveau 3 (sur une échelle de 1 à 5) concernant la criminalité.

  • Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel

 Le premier point de tensions concerne le Sud-Soudan. Tout d’abord car les deux Etats s’accusent de soutenir les groupes rebelles qui sèment le trouble sur leur territoire respectif. Une deuxième question entretien les tensions : c’est celle des frontières. En effet, la région d’Abyei est revendiquée par les deux pays. Enfin, le contentieux concernant l’exploitation du pétrole nourrit un peu plus le climat de tension. En effet, si le Sud Soudan a hérité des ressources pétrolières il dépend des infrastructures du Soudan pour acheminer celui-ci. Khartoum impose des tarifs que le Sud-Soudan juge trop importants. Cependant malgré toutes ces tensions, les deux pays ont trouvé en 2012 un accord concernant le pétrole. En janvier 2013, une rencontre entre Al-Bachir et Salva Kiir a eu lieu et a montré la volonté des deux pays à normaliser leur relation.

 La situation frontalière reste conflictuelle avec un autre pays : le Tchad.

Dans un premier temps, le développement de la crise au Darfour a créée des tensions entre le Soudan et le Tchad : chacun accusant l’autre de soutenir les rebelles de son pays.

Ces tensions se sont peu à peu diminuées, notamment en 2010 et 2011 quand les pays ont signé un accord sur la sécurisation des frontières et un pacte de non-agression.

 Enfin on peut souligner que la confiance entre les USA et le Soudan n’est pas des plus parfaite :

Le pays fut longtemps sur la liste des pays terroriste pour les USA, qui lui a affecté des sanctions économiques. Si aujourd’hui la situation se normalise, les Etats-Unis étant intervenu à de nombreuses reprises sur le territoire du Soudan et notamment dans le dossier du Darfour, dans les faits les sanctions économiques n’ont pas été levées. En 2010, un plan de normalisation par étapes a été présenté par les Etats-Unis au soudan en fonction des progrès réalisés dans la résolution de la crise au Darfour, mais aucune étape n’a été réalisée à ce jour. En Octobre 2013, le Soudan réclame la suppression de son nom sur la liste des pays terroristes.

II. Une Évaluation des risques économiques et financiers basée sur :

  • PIB par habitant : 1.527 USD
  • croissance du PIB : 3,9
  • taux d’inflation annuel : 32,1 %
  • solde budgétaire : 3.7 % en pourcentage du PIB
  • solde courant: 6,5 % en pourcentage du PIB
  • dette externe : 43,7 mds USD (en 2012).
  • solde commercial : 4,2 mds USD. Les exportations ne représentent en effet que 2% du PIB.
  • stabilité du taux de change : 5 SDG pour 1$
  • situation bancaire : fragile car présence d’un nombre important de créances douteuses. Les banques limitent leur offre de crédit au secteur privé.

Conclusion : La situation économique est catastrophique malgré des IDE en 2013 de 2,5 mds USD. En effet, les pays arabes voisins investissent dans les actifs agricoles. Mais cela ne compense pas l’endettement du pays et l’inflation galopante qui entretien les tensions internes.

III. Une évaluation des risques géographiques et environnementaux

  • Les risques sanitaires et épidémiques

Le paludisme est très répandu (le pays est classé en zone 3), le choléra également surtout en saison des pluies. Il évolue sous une forme endémique, avec des poussées épidémiques dans certaines zones.

Le pays est fortement touché par le sida et la situation est considérée comme préoccupante par le gouvernement.

  • Les risques naturels

L’accroissement des besoins et l’agriculture intensive à certains endroits aboutissent à une dégradation des sols. On remarque que le désert a progressé de plus de 100km vers le sud, on peut également noter l’apparition d’auréoles de désertification autour de villages de la zone sahélienne.

IV. Une évaluation du Hard power

  • Pouvoir militaire reel

 Le pouvoir militaire du Soudan n’a pas d’influence mondiale même si il est important dans la région. Son principal fournisseur d’arme est la Chine.

  • Poids du pays dans les institutions internationales

 Le Soudan est membre de l’union africaine, du COMESA, de la ligue arabe, de l’organisation de la conférence islamique et du mouvement des Non-alignés. Le soudan appartenait au groupe des 77 + la Chine lors des négociations de Copenhague en 2009.

V. Une évaluation du soft power

 Le pays ne possède pas de reconnaissance médiatique importante, ou de rayonnement culturelle quelconque, sauf en cas de crise grave. En effet, la mobilisation internationale a été très forte dans les années 2005, face à la crise humanitaire au Darfour.

La diaspora est peu importante, et ne participe que très peu au flux financier.

Enfin, si le patrimoine du pays n’est pas négligeable, le tourisme y est peu présent du fait de l’insécurité du pays.

Conclusion

 Ainsi, on voit que le pays est totalement déstabilisé : il sort en effet de plus de 50 ans de guerre civile et d’une partition du pays. L’insécurité y règne, le gouvernement a perdu sa légitimité et s’impose par la force. Les conflits internes comme externes (notamment avec le Tchad et Le Sud-Soudan) ne sont pas vraiment réglé et si des cessez le feu ont été signé, la normalisation n’est pas encore totale et l’équilibre de paix est très précaire. La situation politique y est donc très instable. D’un point de vue socio-économique, ce n’est pas meilleur et cela apporte des tensions supplémentaires : la population est en effet très pauvre et fortement touchée par le chômage et l’inflation.

Cette situation ainsi que la partition du pays ont mis un frein au développement économique et ont renversé les indicateurs dans le rouge. Le pays a en effet perdu une part importante de ces ressources ce qui met à mal ses exportations. Si il peut compter sur le soutien de son allié Chinois pour investir dans la région, cela n’est pas suffisant et le pays doit réellement redonner confiance aux investisseurs si il veut relancer la machine économique et l’industrie.

Ainsi, le pays est considéré comme à risque pour les investisseurs si l’on en croit le dernier rapport publié par Maplecropft.

Il est donc primordial que le pays renvoie une image plus positive, afin de rassurer la communauté internationale. Cela passe par un rééquilibrage de son économie (notamment sa dette) et par une stabilisation de la situation politique. Aujourd’hui la reconnaissance médiatique que le Soudan possède concerne les conflits violents au Darfour et l’inculpation de son chef d’Etat pour génocide. Ce qui n’encourage pas les IDE.

 Nous pouvons terminer cet exposé en synthétisant les forces et les faiblesses du pays :

SWOT soudan

 

 

 Sources

Encyclopédie Larousse : http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Soudan/144915

Perspective monde, université de Sherbrooke

OMS : http://www.who.int/countries/sdn/fr/

Direction générale du trésor : http://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/soudan

France Diplomatie :http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/soudan-12340/

Marion Tondeur

Fiche Pays – Ethiopie

Introduction

Forme de l’État : République démocratique fédérale d’Éthiopie

Superficie : 1 104 300 km²

Langue officielle : Amharic/wp-admin/post.php?post=4022&action=edit&message=8

Autres langues parlées : Oromigna, Tigrigna, Somaligna, Guaragigna, Sidama, Hadiyigna.

L’Anglais est la principale langue étrangère enseignée dans les écoles.

Langue des affaires : Anglais

Population totale : 91.728.849

Population urbaine : 17,3%

Densité : 89 habitants/km²

Origines ethniques :

– Oromo 40 %,

– Amhara et Tigréens 32 %,

– Sidamo 9 %,

– Ari ou Shankella 6 %,

– Somali 6 %,

– Afar 4 %,

– Gurage 2 %. 

Religions :

– Chrétiens 60,8%,

– Musulmans 32,8%,

– Croyances traditionnelles 4,6%,

– Autres 1,8%.

Monnaie locale : Birr éthiopien (ETB)

Taux d’alphabétisation : 35,9%

Indice de développement (IDH) :

 

Evalutation du risque politique

  1. La stabilité du gouvernement et des institutions

L’Éthiopie est sortie de la crise politique post électorale traumatisante de 2005, qui a été marquée par de profonds désaccords sur les résultats des élections entre le parti au pouvoir, à savoir le Front démocratique révolutionnaire des peuples d’Éthiopie (EPRDF), et l’opposition. Par contre, les élections générales de mai 2010 ont été pacifiques. L’EPRDF et les partis affiliés ont gagné ces élections, avec une majorité nettement plus grande au Parlement fédéral.
Pour les partis d’opposition et d’autres acteurs, cette victoire a été assimilée à un rétrécissement de l’espace démocratique.

On pourrait avancer que les divisions au sein de l’opposition ont également été un facteur. Depuis la tenue de ces élections, le statut juridique du Medrek, la principale coalition des partis d’opposition, a changé pour devenir une «alliance». Il pourrait s’agir d’une tentative de réorganisation, en vue des élections prévues en 2015. S’agissant des perspectives, il est difficile de penser à une décrispation dans les relations tendues entre le parti au pouvoir et l’opposition, ce qui souligne la fragilité du processus de transition démocratique en Éthiopie

Traduisant peut-être les difficultés dans la transition politique, la note attribuée à l’Éthiopie au titre de la stabilité politique et des libertés civiles est inférieure à celle de ses pairs d’Afrique de l’Est. Toutefois, l’Éthiopie a des notes pratiquement similaires à celles de ses pairs pour ce qui est des droits politiques (Graphique 1).

graph1
2. Les conditions socio-économiques

Selon une récente publication de la Banque africaine de développement (BAD), intitulée « AfDB and Ethiopia – Partnering for Inclusive Growth », l’une des grandes réussites de l’Afrique d’aujourd’hui se trouve dans le redressement socio-économique qu’a connu un certain nombre de pays, dont l’Éthiopie, au cours des dix dernières années.

Avec un taux de croissance annuel moyen de 11 %, l’Éthiopie a réalisé des progrès considérables pour devenir l’une des économies qui se sont développées le plus rapidement au monde. Elle est en passe d’être la plus grande économie d’Afrique de l’Est. En investissant dans des projets et programmes dans divers secteurs de l’économie éthiopienne, la BAD apparaît résolument comme le partenaire de choix de l’Éthiopie en matière de développement.

Comme il s’agit d’une économie qui repose dans une large mesure sur l’agriculture, l’aide en faveur des pauvres que fournit la BAD est essentielle dans le soutien d’une croissance inclusive et le renforcement de l’intégration économique avec les pays voisins. Avec une population dont près de la moitié a moins de dix-huit ans, la croissance inclusive est axée sur la création d’emplois et une meilleure répartition des revenus en vue d’éradiquer la pauvreté. A cet égard, la BAD a visiblement joué un rôle majeur.

Les orientations politiques doivent être les bonnes. Le partenariat de la BAD avec l’Éthiopie a été effectivement marqué par de telles orientations, basées sur un dialogue franc, une sélectivité stratégique et une forte focalisation sur les résultats. À cet égard, l’Éthiopie a su tirer son épingle du jeu.

La série de réformes actuellement menées contribue non seulement à accélérer la croissance, mais aussi à améliorer la prestation des services de base dans son ensemble, favorisant ainsi la capacité enviable du pays à réaliser plusieurs objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Parmi ces réformes, on notera la privatisation des entreprises publiques et la rationalisation des réglementations gouvernementales qui ont commencé à attirer les investissements étrangers tant espérés.

3.    Les conflits internes

Pour l’ensemble de la période 2009-2012, on enregistre une moyenne annuelle de 3,5.
C’est en 2012 qu’on enregistre le plus haut niveau (3,5) et c’est en 2012 qu’on enregistre le plus bas niveau (3,5).
Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 0%.

4.      Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel

Les défis liés à la gouvernance dans le pays sont aggravés par l’insécurité à l’échelle régionale, avec des effets d’entraînement potentiels sur la stabilité politique. Les relations avec l’Érythrée demeurent tendues, et le différend transfrontalier avec ce pays n’est toujours pas résolu, tandis que l’instabilité qui persiste en Somalie pose des défis de sécurité immédiats.

5.      Le niveau de corruption

Du point de vue historique, l’Éthiopie a une réputation de faible tolérance de la corruption. Toutefois, des évaluations récentes, y compris l’indice de perception de la corruption de Transparency International et l’indice Ibrahim, montrent que la corruption est un défi croissant. En 2009, l’Éthiopie a occupé le 30ème rang sur 51 pays africains au classement effectué sur la base de l’indice Ibrahim, contre le 24ème rang en 2008. La lutte contre la corruption est un élément central du programme d’action du GoE pour la bonne gouvernance. À cette fin, la Commission fédérale sur l’éthique et la lutte contre la corruption a lancé des campagnes vigoureuses de sensibilisation. La Commission procède à la vérification de l’optimisation des ressources et conduit des revues de l’intégrité dans les secteurs clés (y compris le secteur de la construction). Elle se propose également de publier des rapports annuels sur ses enquêtes sur la corruption. En outre, le GoE a fait adopter une loi sur le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme en 2009, en plus de créer une unité du renseignement financier à la NBE. Par ailleurs, l’Éthiopie est en train d’adhérer à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

6.     Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

La criminalité ne constitue pas un problème particulièrement préoccupant en Éthiopie, mais on constate ces derniers temps une augmentation de la criminalité – parfois violente – dirigée contre les étrangers. Une certaine vigilance s’impose néanmoins à l’encontre des voleurs à la tire et des pickpockets notamment dans les centres commerciaux et marchés très fréquentés tels que, à Addis-Abeba, la Piazza et le Mercato. Après le coucher du soleil, il vaut mieux se déplacer seulement en voiture.

La petite criminalité est en augmentation dans les villes en raison de la pauvreté générale et du taux de chômage élevé. Début janvier 2013, un touriste a perdu la vie lors d’une attaque probablement à caractère criminel à proximité de Bahir Dar dans la région du Nil Bleu. A ce jour, dans la région où cet incident s’est passé, des actes d’une telle violence ne sont survenus que rarement.

Il convient de prendre les précautions d’usage contre le vol, notamment le vol à l’arraché, et d’observer les points suivants:

– il est préférable d’utiliser des taxis individuels plutôt que les transports en commun ou des taxis collectifs (minibus).

– abstenez-vous de circuler de nuit dans le pays pour ne pas risquer de vous faire attaquer par des bandits;

-à Addis Ababa, il est recommandé de ne pas se promener seul, et de se déplacer uniquement en voiture ou en taxi la nuit;

– n’opposez aucune résistance en cas d’agression pour ne pas vous faire brutaliser;


Évaluation des risques économiques et financiers

1.      Le PIB par habitant

2.      Le taux de croissance du PIB

Le taux de croissance économique enregistré récemment par l’Éthiopie, soit un peu plus de 11 % par an, est remarquable (Graphique 2) et nettement supérieur au taux de croissance démographique (2,6 %) et au taux de croissance nécessaire (7 % par an) pour atteindre la cible de l’OMD consistant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. Bien que tirée initialement par l’agriculture, la croissance est maintenant à base plus élargie, avec l’augmentation de la contribution des secteurs des services et de la construction au PIB. Selon les projections gouvernementales, la croissance du PIB en termes réels devrait se maintenir à un niveau de plus de 10% par an à moyen terme (2011-2015).

 

3.      Le taux d’inflation annuel

Le taux d’inflation en Éthiopie avoisinait les 40 % en octobre avant de se stabiliser à 35,9% en décembre 2011. L’inflation ne cesse de s’amplifier dans ce pays depuis un certain temps, bien avant l’épisode actuel de hausse des prix des produits alimentaires, que stimule une politique monétaire expansionniste. Le crédit au secteur public a affiché une augmentation de plus de 45 % en 2011, provoquée en grande partie par la monétisation du déficit budgétaire. Les banques commerciales ont été contraintes d’acheter des obligations gouvernementales, pour autant, cela n’a pas ralenti le taux de croissance monétaire de façon significative.

 

4.      Le solde budgétaire

En 2012, les pouvoirs publics ont poursuivi leur politique budgétaire prudente, conjuguée à une politique monétaire destinée à endiguer l’inflation, tout en maintenant un niveau élevé d’investissement dans les infrastructures. Ils se sont efforcés d’améliorer le recouvrement de l’impôt et de mobiliser d’autres ressources nationales, de réduire l’emprunt intérieur et d’accroitre les dépenses destinées à aider les plus pauvres, notamment via des investissements d’infrastructure. Cela fait quelques années que la perception des recettes progresse, depuis la mise en œuvre de mesures de réforme fiscale et l’amélioration de l’administration fiscale.

Pour l’exercice 2011/2012, les recettes fiscales ont augmenté de 45%. Les progrès réalisés dans la perception de recettes nationales ont permis à l’État de financer 83% de ses dépenses à partir de ces recettes.

Une meilleure coordination de la politique budgétaire et monétaire a permis au pays d’éviter de recourir au financement par le déficit sur 2011/2012. La Banque centrale a utilisé des mécanismes alternatifs de gestion de la liquidité, tels que le budget de tresorerie et la vente de bons du Trésor. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié en octobre 2012, le déficit budgétaire de l’Éthiopie devrait rester à un niveau tenable jusqu’en 2016/2017.  

5.      La dette externe

Selon l’analyse de viabilité de la dette (AVD) en 2010, conduite par le FMI et la Banque mondiale, le stock de la dette extérieure de l’Éthiopie augmente, essentiellement en raison de la forte augmentation de l’emprunt extérieur des entreprises publiques.

Selon l’AVD, les projections concernant le ratio valeur actualisée de la dette/PIB et le ratio dette/exportations devraient passer de 13,5 % et 119,1 % en 2010 à 18,3 % et 129% en 2011, respectivement, avant de baisser au cours des années subséquentes. Si les indicateurs de la dette extérieure se maintiennent encore dans les limites établies et si le risque de surendettement de l’Éthiopie a été ramené de modéré à faible, la situation devra néanmoins être suivie de près, en particulier pour ce qui est de l’emprunt des entreprises publiques.

6.      Le solde commercial

Les exportations de marchandises ont atteint au total 3.2 milliards de USD soit une croissance de 15% par rapport à l’exercice budgétaire précèdent.

La valeur des importations a bondi à 11.1 milliards de USD en 2011/2012 contre environ 8.3 milliards sur l’exercice précèdent.

Les importations ayant augmenté plus vite que les exportations, le déficit commercial s’est creusé à 7.9 milliards de USD en 2011/2012, contre 5,5 milliards un an auparavant. en 2011/2012, le deficit global de la balance des paiements s’est etabl’ à 973 millions USD, alors qu’en 2010/2011, le pays affichait un excédent de 1.4 milliards USD. La situation aurait été pire si l’Éthiopie n’avait pas enregistré un accroissement significatif des transferts publics et privés.


Évaluation des risques géographiques et environnementaux

1.      Les risques sismiques et géologiques

La région du sud-est africaine couvre une zone qui est prédisposée à un niveau considérable de risque sismique dû à la présence du Système du Rift Continental Est-Africain. La région entière est traversée par un système de rift continental tectoniquement actif dans un bouclier africain stable connu comme Système du Rift Continental Est-Africain (SRCEA). La rift continental est-africain tend en grande partie vers le nord-sud, suivant les Grands Lacs: Albert, Edouard, Kivi, le Tanganyika et Nyasa. Une branche active du côté opposé du lac Victoria suit la vallée du rift du Kenya, à travers le lac Rudolf en Éthiopie. En Éthiopie, les activités sismiques suivent des zones étroites liées aux structures de la dépression de l’Afar et du rift principal d’Éthiopie. Le rift continental du Kenya est presque exempt d’activité sismique bien que les études demicro-séismes dans le rift lui-même aient prouvé que le fond du rift est sismiquement actif.

2.      Les risques sanitaires et épidémiques

  • Maladies transmises par les piqûres d’insecte ou par contact avec des animaux
Le paludisme est fortement endémique dans tout le pays en-dessous de 1 500 mètres d’altitude, sauf à Addis-Abeba. Les souches présentes sont très résistantes à la chloroquine. Il n’y a pas eu d’épidémie récente de fièvre jaune, mais le risque demeure dans la mesure où le virus continue à circuler dans la région. La rage animale existe dans ce pays.

  • Maladies transmises par l’eau, la nourriture ou l’environnement
Les maladies diarrhéiques sont très répandues en Ethiopie. Une épidémie de maladie diarrhéique aqueuse aiguë plusieurs régions du pays ; la capitale, Addis Abeba, est également touchée. 18 000 cas (dont 4 000 à Addis Abeba) ont été répertoriés sur l’ensemble du territoire. Dans la capitale, des cas de maladie diarrhéique aqueuse aiguë ont été recensé dans tous les quartiers. Afin de réduire les risques de contamination, il est impératif de se laver convenablement les mains avant les repas ; il est par ailleurs recommandé d’utiliser de l’eau décontaminée.
Entre 2004 et 2007, 37 cas de poliomyélite ont été recensés dans 4 des 11 régions du pays. Le risque est plus important dans les zones frontalières de la Somalie.

  • Maladies transmises par contact interhumain

Le risque de méningite n’est pas à exclure, en particulier durant la saison sèche, dans le centre et le nord, notamment. La prévalence du virus VIH est importante: selon l’UNAIDS (l’agence des Nations Unies de lutte contre le sida), 2,1% de la population adulte (entre 15 et 49 ans) est séropositive. En Ethiopie, 1 million de personnes vivent avec le VIH. Une forte prévalence du VIH est généralement associée avec une augmentation du nombre de cas de tuberculose.

Une épidémie de rougeole est actuellement en cours en Ethiopie. Au premier semestre 2011, plus de 17 500 cas, dont 114 mortels, y ont été recensés. La rougeole est une maladie infectieuse qui se transmet par les postillons (toux) ou les éternuements d’une personne infectée. Cette maladie affecte principalement les jeunes enfants et reste l’une des causes principales de mortalité infantile. Ses symptômes sont une forte fièvre, une éruption cutanée avec des boutons, une irritation des yeux et de la toux. Il existe un vaccin contre la rougeole.

 

Évaluation du Hard Power

1.      Poids du pays dans les institutions internationales

Addis-Abeba accueille le siège de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies. Cette présence explique la concentration de 109 ambassades, dont une vingtaine européennes, dans la capitale éthiopienne. Addis-Abeba apparait à ce titre comme la capitale politique de l’Afrique.

L’Éthiopie joue d’ailleurs un rôle stabilisateur important pour la Corne de l’Afrique avec notamment sa participation en 2007-2008 à la force africaine d’interposition en Somalie. Ses relations avec ses voisins sont nourries à l’exception très notable de l’Érythrée, avec laquelle règne une paix armée.

On notera en outre que le premier ministre éthiopien, déjà invité intuitu personæ lors du sommet du G20 de Londres, a été mandaté par l’ensemble des pays africains pour parler au nom du continent à la conférence de Copenhague sur le changement climatique.

Enfin, la stratégie éthiopienne mise fortement sur l’intensification des relations économiques avec ses voisins. L’Éthiopie est par ailleurs membre du Marché Commun d’Afrique orientale et Australe (COMESA), de l’IGAD, de l’East African Power Pool, démontrant ainsi sa volonté d’intégration régionale. Cette volonté se traduit notamment par la fourniture d’électricité au Soudan, au Kenya et à la Tanzanie (à partir du barrage de Gigel Gibe III) ainsi qu’à à Djibouti ; la recherche d’une diversification d’approvisionnement avec les ports de Berbera (Somaliland) ou de Lamu (Kenya) ; la réalisation d’un réseau ferroviaire interconnecté avec les lignes des pays voisins ; le rôle de hub aérien qu’Addis-Abeba commence à jouer de façon substantielle ; la coopération en matière de gestion transfrontalière de l’eau dans le cadre de l’Initiative du Bassin du Nil.

2.      Technologie et innovation

Installé à Addis-Abeba, dans un conteneur de fret maritime recyclé, Iceaddis accueille de jeunes Éthiopiens pour qu’ils y développent des projets innovants.

Lancé il y a 1 an cet incubateur regroupe aujourd’hui 500 entrepreneurs qui disposent ainsi de locaux, d’une connexion internet, et d’un accompagnement précieux dans la concrétisation de leur projet.

Sarah A. Yusuf, Directrice d’Iceaddis : « Iceaddis est un centre d’innovation qui offre un espace à de jeunes entrepreneurs créatifs pour qu’ils lancent leur projet. Divers services sont proposés, du tutoring, des formations et du coaching dans différentes disciplines, pour les jeunes entrepreneurs innovants. »

Parmi eux, Yonathan Gosaye développe des applications mobiles. Il est très content de son application qui permet de renseigner les habitants d’Addis Abeba mais surtout les visiteurs de passage.

Yonathan Gosaye, entrepreneur, membre d’Iceaddis : « C’est une application Smartphone pour les touristes. Les touristes peuvent y consulter les événements qui se passent à Addis-Abeba et autres. Ils peuvent apprendre des phrases de tous les jours en Amharic.»

Le continent africain est en passe de devenir le deuxième marché mondial pour la téléphonie mobile !

Un marché multiplié par quatre en cinq ans. L’industrie contribue au PIB africain à hauteur de 56 milliards de dollars, soit 3,5% de ses recettes. Un secteur très porteur si les investissements accompagnent les besoins en infrastructures.

En Éthiopie où le gouvernement refuse d’ouvrir le secteur aux entreprises privées, la compagnie télécoms nationale garde le monopole et reste donc l’unique fournisseur d’accès du pays. En l’absence de concurrence, l’Éthiopie affiche un des taux de pénétration les plus faibles d’Afrique. Mais de plus en plus d’éthiopiens accèdent au Web via leurs téléphones portables.

Selon la Banque mondiale, une hausse de 10% des points d’accès à Internet haut débit génère 1,3 point de croissance supplémentaire.

Aujourd’hui le taux de pénétration en Afrique dépasse à peine 12% contre 30% au niveau mondial. Un retard à combler qui constitue néanmoins une formidable opportunité de marché pour le continent.


Conclusion

L’Éthiopie est un pays qui se caractérise par :

– une population nombreuse, la deuxième du continent avec 80 millions d’habitants, mais bien répartie sur un territoire important (deux fois la France),
– une transition démographique non encore achevée,
– un taux d’urbanisation modéré, croissant à moyen terme et encore maîtrisable,
– une population rurale et agricole qui demeure nombreuse et pauvre,
– un potentiel agricole insuffisamment exploité mais qui bénéficie de conditions agro-écologiques très favorables (qualité des sols, climat tempéré et pluviométrie favorable).
– des ressources hydroélectriques considérables qui place l’Éthiopie au deuxième ou troisième rang africain,
– un gouvernement volontariste et dont la stratégie de développement est appuyée par une importante communauté de bailleurs de fonds,
– un rôle politique régional et continental croissant que lui confère à la fois la présence des sièges de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies et qui en font la capitale politique de l’Afrique, de plus d’une centaine de représentations diplomatiques et l’ascendant politique de plus en plus important de son leader, le premier ministre Meles Zenawi.

En élaborant sa stratégie d’éradication de la pauvreté en 2005 (Plan for Accelerated and Sustained Development to End Poverty – PASDEP), le gouvernement a fait le pari d’une politique expansionniste reposant sur une libéralisation « encadrée », sur des investissements publics massifs afin de combler le déficit en équipements (routes, énergie, logements, …), sur un accent particulier mis sur les secteurs agricole et industriel et sur la promotion du secteur privé.

 

 

 

Bibliographie :

– Agence Française de Développement

http://www.e-geopolis.eu/africapolis/Rubrique70_Metadata/FICHE_PAYS_ETHIOPIE.pdf

– Banque Mondial

http://www.statistiques-mondiales.com/ethiopie.htm

http://www.oecd.org/fr/pays/ethiopie/1824856.pdf

– COFACE

 

 

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