Fiche Pays – Suède

A.     Introduction

La Suède est une monarchie constitutionnelle dans laquelle règne le roi actuel Carl XVI Gustaf. Mais le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement que le Premier ministre Fredrik Reinfeldt dirige. Ce système politique fonctionne comme une démocratie parlementaire.

En 2013, la Suède compte plus de 9,5 millions d’habitants. Sa langue officielle est le suédois mais on compte également 5 langues minoritaires reconnues :
 le finnois que pratique le peuple finnois, historiquement associé à la Finlande
 le meänkieli, utilisé par les Tornadéliens qui sont originaires d’une région du Nord-Est de la Suède
 le same qui est parlé par les Samis que l’on estime entre 15 000 et 25 000 sur le territoire suédois
 le scandoromani est un dialecte tiré du romani et pratiqué en Suède ainsi qu’en Norvège. Le romani correspond à une langue parlée par un peuple originaire du Nord de l’Inde.
 le yiddish est une langue germanique mais qui utilise un alphabet hébreu.

Malgré le fait qu’elle soit membre de l’Union Européenne, la Suède a refusé d’adopter l’euro comme monnaie unique et a donc préféré conserver sa monnaie nationale : la couronne suédoise.

En 2010, la Suède atteint le 9ème rang dans le classement des IDH les plus élevés, ce qui souligne l’efficacité de son système d’éducation (le taux d’alphabétisation étant un des critères pris en compte dans le calcul de l’IDH) ainsi qu’une bonne redistribution des richesses et un bon développement économique.

B.     Evaluation du risque politique

1.      Conflits internes et externes

Nous allons étudier l’évolution des conflits internes et externes en Suède de 2009 à 2012 à travers le tableau suivant tiré de Perspective Monde, Université de Sherbrooke.

 

Source: Perspective Monde, Université de Sherbrooke
Source: Perspective Monde, Université de Sherbrooke

Les pays sont classés de 1 à 5 (du plus niveau bas au plus haut) en fonction du nombre de conflits qui concernent le gouvernement ayant entraîné la mort d’au moins 25 personnes lors de combats en un an.

Le tableau ci-dessus s’appuie sur le programme de données sur les conflits d’Uppsala. On constate que le nombre de conflits a augmenté de 50% de juillet 2009 à janvier 2010 et qu’il s’est stabilisé à 1,5 jusqu’à janvier 2012. On peut donc dire que le niveau de conflits internes et externes en Suède est reste très faible et stable depuis deux ans.

2.      Criminalité et terrorisme

Le site sur lequel nous avons obtenu le graphique précédemment analysé proposait le même type d’évaluation pour le niveau de criminalité violente territoriale. La Suède a obtenu une note de 1, soit le niveau le plus faible proposé par le classement. Il en est de même pour les actes de terrorisme. On en déduit donc que le territoire suédois est fortement sécurisé. Les entreprises étrangères qui souhaitent s’y implanter ont un risque très faible de subir des actes de violence, de terrorisme ou des vols sur le territoire suédois.

3.      Niveau de corruption

Le graphique ci-dessous, dont la source est Heritage Foundation, montre l’évolution du degré de liberté face à la corruption en Suède sur une période de 17 ans, de 1996 à 2012. Il faut l’étudier de la façon suivante : plus le degré de liberté est proche de 100, plus le niveau de corruption dans le pays est faible.

Après plusieurs variations à la hausse comme à la baisse, on constate une relative stabilisation du degré de liberté autour de 92,5 de 2004 à 2012. Sur l’ensemble de la période, on enregistre une moyenne annuelle de 92,2, ce qui souligne un faible niveau de corruption et donc une grande liberté des individus dans leurs actes et donc dans la gestion des entreprises.

Source: Perspective Monde, Université de Sherbrooke
Source: Perspective Monde, Université de Sherbrooke

 

4.      Stabilité du gouvernement suédois

La Suède possède un système politique particulier mais son adhésion à l’Union Européenne est une garantie de la stabilité de ses institutions et du gouvernement. En effet, parmi les critères de Copenhague qui fixent les conditions qu’un pays doit remplir pour entrer dans la communauté européenne, la stabilité des institutions en faisait partie. Celle-ci garantit alors la démocratie, la primauté du droit, le respect des droits de l’homme et donc des minorités.

 

C.     Evaluation du risque commercial

1.      Notation de la Coface

L’agence de notation française a donné la note maximale A1 à la Suède pour l’évaluation pays comme pour l’environnement des affaires. Ces notes soulignent une situation politique et économique stable qui est favorable au comportement de paiement des entreprises. Le risque d’insolvabilité des organisations suédoises est donc faible. De plus, la note relative à l’environnement des affaires reflète une excellente qualité du cadre des affaires du pays.

D’après le tableau des principaux indicateurs économiques que l’on trouve sur le site de la coface en cliquant sur le lien suivant: http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Suede

On remarque que malgré la décélération de la croissance depuis 2010, elle devrait rester positive en 2013.  Mais l’analyse seule de l’évolution de la croissance ne suffisant pas, il est nécessaire de prendre en compte le PIB par habitant pour apprécier la redistribution des richesses en Suède. En 2012, la Suède se classe 4ème (à égalité avec les Pays-Bas et derrière le Luxembourg, l’Autriche et l’Irlande) dans le classement des PIB/habitant les plus élevés dans l’Union Européenne selon l’INSEE. De plus, cet indicateur est en progression depuis 2010.

L’inflation a, quant à elle, évolué de manière inégale : une forte hausse de 2010 à 2011 suivie d’une baisse estimée plus ou moins forte jusqu’à 2013. Son augmentation est proportionnellement inférieure à celle du PIB, ce qui permet aux ménages suédois d’avoir un meilleur pouvoir d’achat.

Ensuite, on constate un déficit budgétaire qui se dégrade depuis 2011 et qui pèse 0,6% du PIB national. Ainsi, les charges constatées dans le budget de l’Etat sont supérieures aux ressources.  Par contre, le solde courant est positif et est estimé à 7,6% du PIB en 2013 soit 11,8% de plus qu’en 2010. Cela signifie que la Suède dispose de capacités financières suffisantes pour rembourser sa dette ou pour prêter à d’autres pays qui ont des besoins de financement.

La dette publique a également baissé et représente une relative faible part du PIB si on la compare aux critères de Maastricht qui stipulent que la dette d’un Etat ne doit pas équivaloir à plus de 60% du PIB national. Toutefois, il convient également de s’intéresser à la dette privée et nous reviendrons justement sur ce point dans l’analyse qui suit et qui s’appuie sur les informations fournies par la Coface.

2.      Analyse approfondie des indicateurs économiques

Les principaux facteurs de croissance sont la consommation des ménages, l’investissement, les dépenses publiques ainsi que les exportations. Leur évolution impacte donc directement l’évolution du PIB.

Ainsi, en 2012, la consommation des ménages, l’investissement, les dépenses publiques et les exportations ont ralenti, enlevant 2,6 points à la croissance. Malgré la légère progression de leur revenu disponible, les ménages n’accéléreront que modestement leurs dépenses en 2013. La morosité du marché de l’emploi, la hausse du chômage (8% de la population active) qui touche 23% de la population jeune pousseront en effet les ménages à la prudence, d’où le niveau élevé du taux d’épargne qui représente près de 10% du revenu disponible. Les ménages affichent également un niveau très élevé d’endettement (170% du revenu disponible) qui est dû au fait que la majorité d’entre eux détiennent des prêts immobiliers à taux variable.

Face à la diminution du taux d’utilisation des capacités de production et des commandes enregistrées sur le marché domestique et à l’international à la fin de 2012, les entreprises feront preuve de prudence en matière d’investissement. Ce dernier sera néanmoins favorisé par la décision du gouvernement de consacrer une enveloppe de 23 milliards de SEK (0,6% du PIB) au financement notamment des infrastructures minières.

3.      Politique de change

Le fait de ne pas appartenir à la zone euro permet à la Suède de bénéficier d’une plus grande autonomie monétaire et de change que les Etats membres. La Banque de Suède mène depuis 2001 une politique de change contra-cyclique pour assurer la stabilité de la couronne suédoise vis-à-vis de l’euro.

Le niveau de change de la monnaie nationale a atteint son plus haut contre l’euro à la mi-2012, ce qui a entraîné une décélération des exportations puisqu’une forte devise est favorable aux importations et non aux exportations. La parité élevée de la devise devrait se maintenir en 2013 et pèsera sur la compétitivité-prix des entreprises.

 

D.     Risques géographiques et environnementaux

La Suède, en particulier la capitale Stockholm, n’est pas une région spécialement exposée aux catastrophes naturelles, c’est pourquoi les risques sismiques sont quasi nuls.

En cas de risque chimique qui peut survenir suite à un accident nucléaire par exemple, les autorités suédoises ont établi un plan de réaction qui inclut notamment la distribution d’équipements respiratoires.

Enfin, en ce qui concerne les risques sanitaires, on ne distingue pas de risque spécifique lié aux maladies transmises par l’eau, la nourriture ou par contact interhumain. Le pays a été touché par l’épizootie de grippe aviaire mais par contre, aucun cas de transmission à l’homme n’a été observé.

 

E.     Evaluation du Hard Power du pays

1.      Le poids de la Suède dans les institutions internationales

La Suède figure parmi les pays partenaires les plus proches de l’OTAN qu’il s’agisse de la protection des droits humains, de la promotion de la démocratie et de l’amélioration de la condition de la femme, ou encore de la volonté de répondre aux crises et aux menaces. Elle a effectué de nombreuses interventions militaires, la plus récente étant en Libye lors de la crise de 2011. On compte ainsi au total plus de 2770 rapports de reconnaissance envoyés à l’OTAN.

D’un point de vue financier, elle est également bien présente sur la scène internationale puisque le Premier Ministre M. Reinfeldt a récemment déclaré que son pays consacrait 1,2 milliard de dollars par an au système des Nations Unies, faisant de lui le  plus important pays donateur du monde proportionnellement à sa population.

2.      Son poids militaire réel

La Suède dispose d’une haute technologie d’un point de vue militaire. Elle est notamment reconnue pour la qualité de ses aviateurs et de ses industriels de défense. La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a d’ailleurs récemment choisi de commander des avions de combat suédois Grepen plutôt que le Rafale française ou encore le F18 américain dans le cadre du renouvellement de la flotte d’avions brésiliens.

3.      Technologie et innovation

Dans leur livre « Sweden, Up North, Down to Earth ”, deux expatriés suédois mettent en avant la forte culture d’innovation suédoise. En effet, c’est à la Suède qu’on doit des innovations telles Skype ou bien la découverte de la liqueur noire qui permet de transformer la biomasse en fuel. L’Etat suédois joue un grand rôle dans la position actuelle du pays en termes de technologie puisqu’en 2000, le budget de la recherche s’élevait déjà à 10 milliards d’euros, soit 4% du PIB.

 

F.     Evaluation du soft power du pays

La Suède est perçue comme un pays fortement développé et son système politique particulier lui confère une bonne image. On considère ainsi la culture suédoise comme égalitariste, simple et ouverte aux autres cultures.

L’industrie cinématographique suédoise est mondialement reconnue grâce notamment au réalisateur Ingmar Bergman qui influença fortement l’industrie en développement au cours du vingtième siècle.

 

G.     Conclusion

Tableau SWOT

Forces

Forte culture d’innovation ;

Faibles risques politique, commercial et environnemental ;

Poids important dans les institutions internationales

 

Faiblesses

Moindre influence au sein de l’Union Européenne face à des pays comme l’Allemagne et la France ;

Faible médiatisation du pays

Fortes dépenses étatiques et moindre consommation des ménages

Opportunités

Alliances et partenariats avec les pays émergents (exemple du Brésil)

Menaces

Forte concurrence avec les pays industrialisés sur la scène internationale (cf cas des avions vendus au Brésil) ;

 

Suite à l’analyse que nous venons d’effectuer, nous pouvons affirmer que la Suède présente peu de risques pour les entreprises étrangères qui souhaitent s’implanter sur ce territoire. Bien qu’elle jouisse d’une plus faible médiatisation sur la scène internationale, elle présente de nombreux avantages en termes de sécurité et de stabilité financière.

Ainsi, malgré l’impact de la crise, la Suède a réussi à maintenir une croissance positive et à réduire le poids de sa dette publique.

 

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